COURTOIS-SUR-YONNE (89) – route de Nailly

Les fouilles menées sur le site de Courtois-sur-Yonne (89), Route de Naillyont été réalisées par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Lucie Christin. Elles interviennent dans le cadre du projet d’aménagement de la société Mon Logis pour la création d’un lotissement. Les investigations archéologiques ont permis de mettre au jour un site d’extraction associé à des structures à vocation agricole du premier âge du Fer (Hallstatt, – 800 à – 450 av. notre ère) . Des sépultures en silo, sans doute du second âge du Fer (la Tène, -450 à notre ère) ont également été découvertes. Les études du mobilier ainsi que des données récoltées se poursuivent actuellement et permettront d’affiner nos connaissances de ce site et de son occupation.

Fig. 1 : plan général du site de Courtois-sur-Yonne. © J.-B. Caverne, Éveha

Au premier âge du Fer, le site de Courtois semble destiné principalement à deux usages : le stockage de denrées alimentaires et l’extraction de matériaux. L’orientation agricole du site s’observe grâce à la présence de structures d’ensilage et de petites unités sur quatre poteaux de type greniers. Deux catégories de silos se distinguent :

  • Les silos au profil piriforme à tronconique (Fig. 1) : ils présentent des dimensions allant de 0,7 m de diamètre à l’ouverture pour des profondeurs de 0,8 m à 1,4 m. Six ont été mis au jour sur le site, répartis dans la moitié occidentale de l’emprise. Leur comblement, assez homogène, est souvent composé de rejets domestiques de type faune, céramique, TBR.
Fig. 2 : Vue en coupe du silo ST148. © S. Brassaud, Éveha
  • les silos cylindriques de très grandes dimensions (Fig. 2) : de 2,6 m à 3,2 m de diamètre pour des profondeurs de 2,2 m à 3,2 m. Ils sont au nombre de huit et se répartissent en suivant un alignement nord-est/sud-ouest. Leur comblement n’a livré aucun mobilier.
Fig. 3 : vue en coupe du silo ST167. © F. Tourneau, Éveha

Au moins quatre bâtiments de plan carré sur quatre poteaux porteurs ont été identifiés lors de la fouille. Ces unités présentent des superficies d’environ 11 m2 et se répartissent  principalement dans le quart sud-ouest de l’emprise. En outre, l’activité d’extraction se caractérise par la présence de cinq fosses polylobées (Fig.3). Leurs dimensions varient de 4 m à 16 m de longueur, 4 m à 9 m de largeur, pour des profondeurs allant jusqu’à 1,6 m. Deux d’entre elles se distinguent par leur concentration de mobilier issu de rejets domestiques. Elles sont comblées de sédiment très organique et ont livré beaucoup de mobilier céramique, TBR et faune. Le fond d’une fosse a fourni une concentration de scories. Les deux autres fosses polylobées n’ont livré que très peu de mobilier.

Fig. 4 : Vue zénithale de la fosse polylobée ST125. © K. Raynaud, Éveha

Enfin, la période laténienne est représentée par la réutilisation de certains silos en lieu de sépulture (Fig. 4 et 5). Cinq inhumations ont été identifiées sur le site dont quatre dans des silos cylindriques de grandes dimensions. Trois individus ont été retrouvés au fond du silo 198. Un dépôt de faune en connexion se trouvait également dans le comblement intermédiaire de ce dernier. Un individu reposait au fond du silo ST254. Une inhumation en fosse (ST251) a également été découverte dans l’angle sud-ouest de l’emprise. Le silo cylindrique ST246 a livré quant à lui des restes osseux humains en position secondaire.

Fig. 5 : vue vers l’Ouest d’une inhumation dans le silo ST198. © S. Brassaud, Éveha