Les fouilles archéologiques menées sur le site d’Aubeterre-sur-Dronne (16) dans l’église souterraine monolithe Saint-Jean ont été réalisées par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Pauline Bessaguet dans le cadre du projet d’aménagement porté par la mairie d’Aubeterre-sur-Dronne. Les investigations archéologiques ont permis de mettre au jour des vestiges datés du Moyen Âge.
Problématiques scientifiques du cahier des charges
L’objectif principal de l’intervention archéologique prescrite par le Service régional de l’archéologie était de surveiller la réalisation des sondages et d’étudier l’ensemble des vestiges mis au jour lors des creusements. Dans ce cadre, l’archéologue et son équipe devaient porter une attention particulière sur les éléments rupestres qui présenteraient des traces d’outils afin de confirmer ou infirmer le phasage de creusement pour l’heure proposé. Il était notamment important de tenter de restituer le profil de la voûte de la nef centrale de l’espace basilical qui n’est pas connu aujourd’hui. De même, l’observation fine du mur de chemisage en partie haute devait permettre d’établir s’il avait fait l’objet d’une réfection au XVIe siècle et, dans ce cas, quel profil de voûte fut appuyé dessus au regard des traces de solins d’un probable arc formeret. Une datation radiocarbone ou SG-OSL sur le mortier employé dans ce mur pouvait venir compléter les données chronologiques déjà estimées d’une construction établie dès le milieu du XIIe siècle, mais sans doute avec des matériaux de réemplois plus anciens.
Les dégagements de la végétation autour des baies devaient permettre d’observer plus précisément les encadrements et estimer la chronologie des réfections, mais aussi de vérifier que le niveau des appuis correspond au niveau du sol d’une terrasse rocheuse intermédiaire ayant pu servir d’issue aux matériaux d’extraction. Enfin, une attention particulière devait être portée au sommet de la corniche rocheuse qui forme le talus sur lequel est fondé le mur d’enceinte du château. Un décor sculpté pourrait y avoir été réalisé comme en atteste sur un retour d’angle de la falaise des motifs d’arcatures conservés. Si ce point se confirmait, il signalerait que le monument souterrain était visible de l’extérieur par une ornementation en façade.
Présentation des résultats
L’observation des parois rocheuses à partir des échafaudages a permis d’identifier et préciser la morphologie des collatéraux dont il ne subsiste que des traces d’arrachement. La restitution du vaisseau principal est encore incertaine, mais des indices permettent d’en déterminer le profil général. Enfin, des structures probablement destinées à l’évacuation des eaux pluviales ont été mises au jour, sous la forme de rigoles de part et d’autre de la baie centrale et d’une citerne au nord.
Les investigations se poursuivent désormais en laboratoire où les données de terrain vont être analysées pour permettront d’affiner notre compréhension de l’histoire de ce site.



