GUÉRET (23) – Place Varillas, rue de la Laïcité, boulevards Carnot et Saint-Pardoux

Les fouilles archéologiques menées sur le site de Guéret (23) – Place Varillas, rue de la Laïcité, boulevards Carnot et Saint-Pardoux ont été réalisées par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Boris Hollemaert, dans le cadre du projet d’aménagement porté par Guéret Énergie Service. Les investigations archéologiques ont permis de mettre au jour des vestiges datés du Moyen Âge à l’époque moderne.

Le suivi de cette nouvelle section du réseau chaleur de Guéret était l’occasion d’observer le système de fortification de la ville daté du XVe s. et les aménagements pouvant se situer à l’extérieur de la ville.

Les objectifs fixés par l’arrêté de prescription étaient donc doubles :

– renseigner le système de fortification du XVe s., que ce soit par l’architecture des constructions ou par le fossé défensif (morphologie, puissance stratigraphique depuis sa création jusqu’à son abandon) ;

– caractériser et dater d’autres structures (constructions, fosses, etc.) éventuellement présentes à l’extérieur de la ville.

Présentation des résultats

L’intégralité des 250 m linéaires de tranchée a été observée au travers de 21 relevés en coupe photographiés et dessinés.

Sur l’ensemble des observations, cinq structures maçonnées sont apparues. 

Trois d’entre elles sont des canalisations d’évacuation d’eau s’inscrivant dans un tissu urbain de la fin de la période moderne. Deux structures sont bâties sur le substrat, visible à 1,10 m sous le niveau de circulation actuel. Elles recoupent en diagonale l’axe du boulevard Carnot en direction du boulevard Saint-Pardoux. Une troisième structure, de dimension plus modeste, est orientée est-ouest et semble liée aux bâtiments visibles au sud de la place sur le cadastre napoléonien de 1815.

Canalisation vue du sud. Crédit : Éveha 2023

Deux autres maçonneries ont été observées au nord du boulevard Carnot et dans la partie haute du boulevard Saint-Pardoux. La première consiste en un mur orienté nord-ouest–sud -est, d’une cinquantaine de centimètre d’épaisseur, pourvu d’un retour vers le nord dont le développement se poursuit dans la coupe ouest. L’ensemble est fondé sur un remblai compact apparaissant à 0,80 m sous la route actuelle. Ce mur ne s’inscrit pas dans la trame du cadastre napoléonien. Il peut s’agir d’un mur de clôture de parcelle antérieur au XIXe siècle. La seconde structure bâtie forme une semelle de fondation d’axe nord-ouest–sud-est, parallèle aux façades du boulevard Saint-Pardoux. Son tracé peut correspondre à un mur d’enclos parcellaire visible sur le cadastre Napoléonien de 1815 .

Enfin, le substrat, atteint régulièrement le long de la tranchée principale, apparaît de manière homogène entre 0,8 et 1 mètre sous le niveau de circulation actuel, présentant un pendage sud-nord identique à la pente de surface. 

L’observation des coupes stratigraphiques témoigne pour les sédiments en place d’une mise en place homogène et litée horizontalement, suggérant un remaniement général de l’espace aux XIXe et XXe  siècles au niveau du boulevard Carnot et de la place Varillas. Ce constat est à nuancer pour le boulevard Saint-Pardoux et la place Varillas où des reliquats de nivellement de l’époque moderne ont été identifiés.

Si ce suivi de travaux ne permet pas de confirmer la présence d’un fossé dans l’axe des boulevards, il n’en signifie pas pour autant l’absence. Le tracé d’un fossoiement contemporain du rempart est peut-être à chercher plus à l’ouest, sous les parcelles en jardin à l’arrière des maisons donnant sur la rue du Prat.