CAMBON-LES-LAVAUR (81) – En Daure – A69_tranche 7_Site 13

Les fouilles archéologiques menées sur le site de Cambon-les-Lavaur (81) – En DaureA69 tranche 7 Site 13 ont été réalisées par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Émilie Roques en amont de l’aménagement du futur axe autoroutier entre Verfeil et Castres porté par ATOSCA . Les investigations archéologiques ont permis de mettre au jour des vestiges datés du Néolithique et de la période gallo-romaine.

Problématiques scientifiques du cahier des charges

Les objectifs de cette intervention archéologique étaient d’étudier spatialement, fonctionnellement et chronologiquement les structures qui ont été mises au jour.
Il s’agissait également de caractériser les occupations en les replaçant dans le contexte chrono-culturel local de la vallée du Girou. La fouille avait donc vocation à établir le corpus des structures, leur datation et de relever toutes les informations spatiales, paléoenvironnementales et chronologiques susceptibles de permettre la compréhension de l’occupation de cet espace.

Un site antique et quelques éléments néolithiques


Fig. 1 : Plan masse. Crédit : Éveha 2024

La fouille du lieu-dit En Daure à Cambon-lès-Lavaur a permis de mettre au jour une quinzaine de structures sur 3 700 m², dont 13 appartiennent au début de la période gallo-romaine. Le site se trouve en bas de pente, à environ 500 m au nord de la rivière du Girou.

La partie nord de l’emprise concentre la majorité des vestiges qui se poursuivent au-delà de la limite de fouille. Les structures apparaissent directement sous la terre végétale. Elles sont installées dans un niveau de colluvions qui comporte quelques éléments datant du Néolithique (6000/2300 av. n.è.) comme des fragments de céramique et des outils lithiques.


Fig. 2 : Fondations de l’angle du bâtiment. Crédit : Éveha 2024

Les vestiges antiques

Concernant la période antique, un angle de bâtiment de 5,65 m par 4,65 m a été mis au jour. Arasé, il n’en subsiste que les fondations en tranchées, constituées de gros blocs de calcaire et de grès.

Au centre de la parcelle, une grande dépression, de 15 à 20 m de diamètre, s’appuie contre les maçonneries et recoupe la fosse charbonneuse du four. Profonde de 0,90 m, son comblement, très argileux et grisâtre, pourrait s’apparenter à celui d’une mare. Divers prélèvements paléoenvironnementaux ont été réalisés pour confirmer ou infirmer cette hypothèse.

Contre l’angle du bâtiment et sur le comblement de cette dépression, un niveau de tuiles (tegulae et imbrices), posées à plat, pourrait être interprété comme un effondrement de toiture.


Fig. 4 : Niveau d’effondrement de toiture. Crédit : Éveha 2024

Plus à l’ouest, une structure de combustion est visible dans la limite de la fouille. Il s’agirait d’un four dans les parois sont légèrement rubéfiées et le comblement très charbonneux.
Il est associé à une large fosse de travail de 4 m de long.


Fig. 3 : Coupe partielle de la grande fosse (mare). Crédit : Éveha 2024

Un fossé, au sud de la parcelle ,est matérialisé par la présence de nombreux fragments de tuiles et d’amphores dans son comblement. Deux angles semblent se dessiner mais leurs limites sont difficilement perceptibles en plan et en coupe.


Fig. 5 : Tronçon de fossé avec concentration de mobilier. Crédit : Éveha 2024

La structure qui a livré le plus de mobilier archéologique est un puits localisé dans l’angle nord-ouest de l’emprise. Il mesure 1,70 m de diamètre pour 2,80 m de profondeur, et est cuvelé avec des blocs calcaires sur une profondeur de deux mètres. Des fragments de dolium, d’amphores et de céramiques ont été mis au jour dans son comblement, ainsi que du petit mobilier métallique (fragment de clé, anneau en alliage cuivreux, etc.) et une perle à ocelles en pâte de verre verte.

Quatre petites fosses, également rattachables à la période antique mais à la fonction indéterminée, ont également été mises au jour. Enfin, un fossé parcellaire contemporain ainsi qu’un drain agricole complètent le corpus des structures.


Fig. 6 : Puits. Crédit : Éveha 2024

Fig. 7 : Intérieur du puits. Crédit : Éveha 2024

Fig. 8 : Perle à ocelles issue du puits. Crédit : Éveha 2024

Recherches à venir

Les études de post-fouille se concentreront sur la datation de cette occupation antique. Une attention particulière sera portée sur la fonction de la grande dépression au centre de l’emprise ainsi que sur l’aménagement en tuiles sur son comblement qui pourrait correspondre à un effondrement de toiture. Ces vestiges, témoins d’une occupation antique dans ce secteur de la vallée du Girou, seront à mettre en relation avec les autres sites antiques fouillés sur le tracé autoroutier.