Les fouilles archéologiques menées sur le site de Rieux (56) – Rue du Clos Macé ont été réalisées par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Hugo Gagnant dans le cadre du projet d’aménagement porté par un particulier. Les investigations archéologiques ont permis de mettre au jour des vestiges datés de la période gallo-romaine.
À l’époque antique, Rieux et la commune voisine de Fégréac formaient ensemble une agglomération secondaire appelée Duretie, implantée de part et d’autre de la Vilaine, sur la voie romaine reliant Nantes (Portus Namnetum) et Angers (Juilomagus) à Vannes (Darioritum) par Blain.
Les objectifs de la fouille
Le potentiel archéologique du secteur du Clos Macé à Rieux avait été révélé par une série de diagnostics et de sondages qui avaient mis en évidence la présence d’un quartier artisanal et d’une nécropole. C’est dans ce cadre qu’un diagnostic archéologique a été réalisé en 2023 par S. Le Berre (Inrap) qui a permis de mettre au jour une occupation antique sur les parcelles concernées. Si les vestiges à l’ouest étaient relativement conséquents, comprenant une stratigraphie complexe, des solins empierrés, ainsi que plusieurs niveaux de sols et de circulation, la fouille prescrite se trouvait sur une zone de densité moindre en vestiges. Selon projets d’aménagement, une seconde fouille pourrait donc avoir lieu dans les prochaines années afin de révéler les vestiges situés sur la zone ouest.
Cette opération constitue la première opération de fouille archéologique préventive à Rieux.
Les vestiges d’une occupation antique
Cette petite fouille a permis d’explorer, sur une surface de 592 m², la périphérie immédiate de cette agglomération secondaire. Les deux premières phases d’occupation sont caractérisées par des vestiges fossoyés et la création d’un parcellaire à vocation agropastorale puis de fossés drainants, recreusés régulièrement. L’abandon de ces fossés et leur reconversion en dépotoir a permis de collecter de nombreux objets datés de l’époque antique (vases en céramique, monnaies, instrumentum,…) et des matériaux de construction.

Fig. 1 : Plan des structures de la première et deuxième phase. Crédit : Éveha, 2025.

Fig. 2 : Monnaie « as » en bronze usé, émis sous Hadrien (117-138), mis au jour dans les colluvions.
Crédit : Éveha, 2025.
Les vestiges des époques moderne et contemporaine
L’occupation s’articule dans un troisième temps autour d’un chemin creux, dont l’orientation suggère un raccordement direct avec le quartier artisanal. Cet axe de circulation secondaire pourrait avoir joué un rôle structurant en assurant la liaison entre ce secteur à l’ouest et le temple mis au jour au 19ᵉ siècle à l’est, tout en desservant également la nécropole implantée au nord. Un élément particulièrement remarquable est la découverte et l’exploration complète d’un puits, très vraisemblablement abandonné en cours de creusement, fouillé intégralement par l’équipe du pôle fouille en milieu confiné. Ce secteur de la ville est ensuite abandonné, probablement à la fin du Haut-Empire, avant d’être réoccupé à la période moderne.

Fig. 3 : Plan des structures de la troisième phase. Crédit : Éveha, 2025.

Fig. 4 : Portion d’un chemin creux marqué par deux ornières comblées par des Terres Cuites Architecturales. Crédit : Éveha, 2025.

Fig. 5 : Puits antique en cours de fouille par le pôle FMC. Crédit : Éveha, 2025.
Conclusion
Même si les vestiges mis au jour restent limités par la surface réduite de l’emprise, la fouille menée rue du Clos Macé constitue un apport indéniable à la compréhension de l’organisation et de l’évolution de ce secteur de l’agglomération. Elle vient enrichir et préciser le corpus des données disponibles, en s’inscrivant comme une pièce supplémentaire dans la reconstitution d’ensemble du tissu urbain antique.