Conférence : retour sur les fouilles de Clermont-Ferrand !

Cyril Driard (Responsable d’opération, Éveha) viendra parler de la fouille préventive de l’Hôtel-Dieu à Clermont-Ferrand (avenue Vercingétorix) à l’occasion d’une conférence menée à la Maison des Sciences de l’Homme (MSH) par l’association Utere Felix.

Cette présentation sera l’occasion de revenir sur les nombreuses découvertes et l’incroyable potentiel archéologique de ce secteur de la ville.

Date : jeudi 5 décembre à 18h30

Lieu : amphi 125 (1e étage), MSH, rue Ledru, Clermont-Ferrand

Rapide retour sur les découvertes

Des vestiges de l’Époque moderne

Au XVIIIe siècle, le site est occupé par le Refuge, une institution gérée par des religieuses et chargée de l’accueil et/ou de l’enfermement des femmes pour des raisons diverses, parfois obscures et souvent pour des problèmes de mœurs. Le bâtiment principal était constitué de quatre ailes délimitant une cour centrale. Les fouilles archéologiques ont permis de retrouver le plan original du rez-de-chaussée de l’établissement avec différentes cellules comportant encore parfois le pavage original, des galeries, une latrine, les caves et différents espaces de service. Le réseau hydraulique de cet ensemble a été également mis au jour avec notamment le bassin monumental situé au centre du jardin principal.

L’occupation antique

Durant l’Antiquité, ce secteur est localisé dans le quart sud-ouest de la ville d’Augustonemetum. Trois îlots urbains bordant le cardo maximus et séparés par deux voies decumanes ont été partiellement étudiés. Il s’agit essentiellement d’un quartier d’habitat avec des maisons de différentes tailles, allant de la simple domus à des édifices plus imposants aux airs de petit palais. Le long du cardo maximus, bordé par une galerie, des traces d’activités artisanales et probablement culinaires ont été mises en évidence. Elles sont associées à des espaces dont certains pourraient être interprétés comme des boutiques. Cette fouille a également permis de restituer les différentes étapes du développement de l’urbanisme dans ce secteur au début du Haut-Empire et même, de mettre au jour toute une série de carrières certainement liée à la construction de la ville.

Les occupations proto- et préhistoriques

Au sud-est de l’emprise de fouille, une occupation datée provisoirement de la transition âge du Bronze ancien / âge du Bronze moyen a été mise au jour. Il s’agit d’un habitat, auquel pourrait être associé un petit enclos circulaire, des traces agraires et une « stèle » retrouvée en place.

Le sous-sol géologique peu profond du site est constitué essentiellement de dépôts alluviaux liés à d’ anciens cours d’eau dont la Tiretaine pourrait être l’héritière. Il est également constitué de déchets phréomagmatiques liés aux explosions successives du maar de Jaude, datées entre 150 et 160000 ans. La zone de fouille se situe en limite probable de l’anneau de tuf entourant les anciens cratères, sur le rivage d’un ancien cours d’eau. Les recherches menées sous les dépôts phréomagmatiques ont permis de mettre au jour quelques composantes d’un paysage de l’âge glaciaire intact, scellés par les dépôts du maar. Les traces d’une activité volcanique non identifiée, provenant de l’ouest (en direction de la chaîne des Puys), antérieure au maar de Jaude et scellée par des dépôts alluviaux ont été également découvertes.