Les fouilles archéologiques menées sur le site de Saint-Loup-de-Varennes (71) – La Corvée de Lux – Zones 1 et 3b ont été réalisées sous la responsabilité de Julien Soichet. Les investigations ont permis de mettre au jour des vestiges datés de la Protohistoire sur une surface de 2400 m². Elles interviennent dans le cadre du projet d’aménagement de logements porté par la SEM Val de Bourgogne et ont permis de mettre au jour plusieurs phases d’occupations datant respectivement du premier et du second âge du Fer.
Préalables à la fouille
Les objectifs scientifiques concernaient tous les vestiges et les occupations existants dans le sous-sol des deux emprises de la prescription, mis en exergue par le diagnostic archéologique (Lenda 2014), et ce jusqu’aux terres stériles. Le patrimoine archéologique des deux zones devait être identifié, localisé et caractérisé en vue de son étude exhaustive. Les découvertes devaient permettre de définir et de documenter les deux emprises dans le prolongement de la fouille réalisée par le bureau d’études Éveha en 2013 par Y. Teyssonneyre et du diagnostic archéologique réalisé par l’Inrap en 2014 par S. Lenda. Les autres indices des occupations possibles plus tardives ne devaient pas être écartés, à l’image de l’occupation antique. Les données recueillies pour ces périodes devaient être replacées dans les contextes et environnements locaux, dont la fouille de 2014. Dans les détails, la prescription archéologique prévoyait des approches différentes, mais complémentaires dans les deux zones.
Zone 1 : la fouille devait permettre de qualifier plus précisément la nature de cet enclos (enclos 1 de la fouille de 2014) : domaine rural ? Habitat groupé ? Des vestiges antiques, tels que les fosses, les trous de poteau et le niveau de circulation, étaient ainsi attendus.
Zone 3b : la fouille devait préciser la nature de ces différentes occupations et de percevoir si l’occupation était continue ou non.
Une occupation de la fin de l’âge du Fer
La fouille du site de Saint-Loup-de-Varennes La Corvée de Lux a permis de compléter les données déjà acquises précédemment. Au niveau de la zone 1, on retrouve ainsi la suite de deux fossés identifiés lors du diagnostic et de la fouille de 2013. Ces deux fossés formant un enclos se prolongent au-delà de l’emprise de fouille et sous les habitations actuelles. Ils ont notamment permis d’identifier de nombreux fragments d’amphores et de céramique datant de la période de La Tène finale (90 – 25 BC) (Fig. 2). De même, on note, dans la partie nord-ouest de la zone, l’implantation de plusieurs trous de poteau, dont la nature précise reste à déterminer.
Une occupation organisée autour d’un talweg
La zone 3b (Fig. 3) présente un ancien chenal repéré dans un sondage semi-profond appartenant au vaste ensemble alluvial du substrat géologique pléistocène. Ce dernier, exempte de mobilier archéologique, comporte une stratigraphie complexe sablo-argileuse et fortement imprégnée d’oxydes ferro-manganiques. La suite du Talweg, daté du Hallstatt (700-550 avant notre ère) préalablement découvert en 2013, serpente au sein de l’emprise selon une orientation nord-sud. Son étude a cependant montré que les occupants protohistoriques se sont appuyés dessus non seulement pour y jeter une partie de leurs fossés drainants, mais également qu’il a fait l’objet d’un aménagement (curage partiel et non-continu) sans doute pour le nettoyer et assurer sa fonction drainante (Fig. 4). Sa fouille a livré du mobilier céramique et une série de prélèvements a été réalisée et sera étudiée prochainement. De nombreux fossés ont été identifiés, principalement dans la partie ouest de l’emprise, servant principalement d’aménagements drainant. On observe que la plupart des fossés viennent se jeter dans les colluvions de débordement et dans le Talweg. Cela révèle une véritable volonté d’assainissement et de mise en valeur du terrain (Fig. 5).
Mobiliers et post-fouille
Plusieurs fosses et trous de poteau se répartissent sur l’ensemble du site dont la nature reste encore à déterminer. Une fosse contenant du mobilier qui peut être rattaché à l’utilisation d’un métier à tisser présente plusieurs objets dont plusieurs tores (objets demi-cylindrique), des céramiques, une fusaïole ainsi que des éléments de moutures (Fig. 6). Un seul bâtiment sur poteaux a été mis au jour, mais il est encore difficile d’en comprendre le plan précis pour le moment. Les études du mobilier ainsi que des données récoltées se poursuivent actuellement et permettront d’affiner nos connaissances de ce site et de son occupation.
