Les fouilles archéologiques menées sur le site de Valence-sur-Baïse (32) – Abbaye de Flaran ont été réalisées par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Teddy Loupmon dans le cadre du projet d’aménagement porté par le Conseil départemental du Gers. Les investigations archéologiques ont permis de mettre au jour des vestiges s’échelonnant de l’époque médiévale à l’époque contemporaine.

Cadre de l’intervention
L’aménagement de l’espace de stationnement de l’abbaye, destiné à résoudre les problèmes de gestion des eaux pluviales, a motivé la prescription d’une fouille archéologique pour compléter les données du diagnostic de 2022 et explorer les secteurs encore peu étudiés du complexe religieux. La fouille concernait une surface de 1 600 m², incluant principalement l’aire de stationnement et les zones impactées par la réalisation de drains et canalisations.
L’intervention archéologique a consisté en un suivi des travaux avec décapage, repérage et fouille des vestiges. Des méthodes de documentation (photographie, topographie, etc.) ont été utilisées, avec des spécialistes (archéologues, topographes, archéo-thanatologues).
Suivi archéologique et ouverture de tranchées
L’opération a été divisée en deux phases, la première ayant été menée au cours du premier semestre de l’année 2023. Elle consistait à suivre, d’une part, l’ouverture d’une tranchée d’une centaine de mètres de long et d’autre part, le décapage de l’ensemble de la surface du parking (Fig. 1 et Fig. 2).

Les travaux ont débuté par le creusement d’une première tranchée, à partir de la berge du bras de la Baïse, au nord-ouest de l’abbaye. La profondeur maximum atteinte de 1,30 m environ n’a pas permis de mettre au jour de vestiges significatifs. Aussi, on trouve à 0,70 m de profondeur une canalisation datant probablement de la seconde partie du 20e siècle (Fig. 3). Cette dernière repose sur un niveau sédimentaire limono-argileux, non-anthropique, et en partie visible en coupe. Les niveaux supérieurs correspondent sans aucun doute à des remblais de démolition venant combler cette tranchée de réseau plus ancienne. Malgré le caractère très perturbé observé lors de l’ouverture de cette tranchée, plusieurs sondages géologiques ont été réalisés afin de documenter ces différents niveaux de comblement (Fig. 4).


La seconde tranchée, ouverte à une profondeur maximum d’environ 1,70 m n’a pas non plus fourni de vestiges archéologiques significatifs. De nombreuses implantations de réseaux plus ou moins récentes (adduction d’eau, télécommunication, électricité) sont venues fortement perturber les potentiels niveaux archéologiques (Fig. 5 et Fig. 6). On retrouve à ce niveau de profondeur une canalisation en béton probablement liée à celle observée dans la première tranchée ainsi qu’un comblement identique.


Le décapage au niveau du parking a été réalisé sur une profondeur allant de 0,10 à 0,20 m et sur une surface réduite par rapport au projet initial. En effet, il s’agissait plutôt d’araser une légère butte enherbée (Fig. 7). La faible épaisseur de matériaux excavés explique sans doute l’absence de vestiges archéologiques. Pour autant, il était nécessaire qu’un suivi archéologique soit réalisé en cet endroit, puisque le diagnostic archéologique réalisé à quelques dizaines de mètres de là avait laissé entrevoir des vestiges immédiatement sous le niveau de sol actuel.

Explorations et recherches complémentaires
Au-delà de l’intervention sur le terrain, un état des lieux de la documentation disponible a été réalisé, afin d’appréhender le contexte historique du secteur concerné par nos investigations. Une quantité, non négligeable, d’ouvrages, d’articles et de rapports de fouille locaux et régionaux ont donc été consultés afin d’en réaliser une synthèse.
Ce travail de recherche est également essentiel à la réalisation du rapport final d’opération. Il se poursuit actuellement. Les données complémentaires issues des prochaines phases de suivi de travaux archéologiques viendront alimenter cette notice, à mesure de l’avancement des aménagements.