DECIZE (58) – ZAC du Four à Chaux

Les fouilles archéologiques menées sur le site de Decize (58) – ZAC du Four à Chaux ont été réalisées par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Lucie Christin dans le cadre du projet d’aménagement porté par la Communauté de Communes Sud Nivernais. Les investigations archéologiques ont permis de mettre au jour des vestiges datés du second âge du Fer.

Problématiques scientifiques

Cette fouille avait pour objectif de mettre en évidence un espace funéraire, d’en comprendre l’organisation et les pratiques associées aux sépultures qu’il contenait. Peu de nécropoles protohistoriques étant bien documentées dans ce secteur du Val d’Aron, la fouille de Decize – Zac du Four à Chaux devait ainsi permettre d’enrichir le corpus des enclos funéraires laténiens dans cette partie méridionale de la Nièvre.


Fig. 1 : Plan du site. Crédit : Éveha 2024

Un enclos funéraire de l’âge du Fer

Les investigations archéologiques ont permis de mettre au jour un enclos funéraire du second âge du Fer et plus particulièrement de La Tène ancienne (400/320 av. n. è.).

L’enclos quadrangulaire d’environ 25 m de côté comprend 16 sépultures à inhumation. Il est constitué d’un fossé continu d’une largeur d’ouverture conservée allant jusqu’à 1,7 m pour une profondeur d’environ 1 m. Son profil en V et l’observation du comblement ayant révélé l’existence de poteaux suggèrent la présence d’une palissade.

Lors de la fouille, quinze inhumations ont été mises au jour, toutes orientées nord-est / sud-ouest et réparties dans les deux tiers est de l’enclos. Une seizième sépulture a été intégralement fouillée lors du diagnostic et se distingue des autres par son orientation nord-ouest / sud-est et la présence d’armes qui accompagnaient le défunt. Aucun recoupement n’est visible lors de l’installation des sépultures. Certaines d’entre elles semblent regroupées par groupe de deux.


Fig. 2 : Vue aérienne du site vers l’ouest. Crédit : Éveha 2024

Concernant le mobilier osseux, des phénomènes de conservation différentielle très nets sont visibles d’une sépulture à l’autre. Dans la majorité des cas, l’os est particulièrement mal conservé voire quasi-inexistant ; pour d’autres la représentation du squelette est assez bonne. Les indices taphonomiques liés aux restes osseux restent donc assez rares et ne permettent pas toujours de définir avec certitude les modes d’inhumation. Néanmoins, d’autres observations permettent de les préciser. Certaines sépultures présentent des coffrages en pierres, d’autres des contenants en matériaux périssables, d’autres encore semblent inhumés en pleine terre. En outre, l’analyse du comblement permet la mise en exergue de contenants monoxyles pour quelques sépultures. Une certaine diversité a également pu être mise en évidence dans la position des défunts (sur le dos, le ventre, sur le côté).


Fig. 3 : Vue en plan d’une sépulture. Crédit : Éveha 2024

Fig. 4 : Vue en plan d’une sépulture et de son coffrage en pierres. Crédit : Éveha 2024

Fig. 5 : Vue en plan d’une sépulture présentant des traces de contenant monoxyle. Crédit : Éveha 2024

À l’inverse de la matière osseuse, la quasi-totalité des sépultures comprennent du mobilier métallique, majoritairement de la parure en alliage cuivreux, en excellent état de conservation et remarquable par sa variété et sa qualité (bracelets, torque, fibules, ceintures).


Fig.6 : Vue de détail du mobilier métallique d’une des sépultures. Crédit : Éveha 2024

Enfin, sept trous de poteau ont été mis au jour dont trois directement en lien avec certaines tombes, impliquant possiblement la présence d’éléments de marquage des structures funéraires. Deux de ces trous de poteau se distinguent par leurs dimensions et leur emplacement. Situés au nord et au sud à l’intérieur de l’enclos, ils pourraient constituer des éléments d’architecture liés à l’espace sépulcral formé par l’enclos.

Recherches à venir

Le site de Decize – ZAC du Four à chaux est le premier enclos funéraire fouillé récemment dans le département de la Nièvre. Son étude va permettre d’enrichir et d’affiner les connaissances liées aux pratiques funéraires laténiennes dans cette région et d’étoffer également un corpus du petit mobilier métallique encore mince dans ce secteur.