Les fouilles archéologiques menées sur le site de Albi (81) – Place du Griffoul ont été réalisées par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Joris Moron dans le cadre du projet d’aménagement porté par Communauté d’agglomération de l’Albigeois. Les investigations archéologiques ont permis de mettre au jour des vestiges datés de l’Époque moderne et de l’époque contemporaine.
Problématiques à l’origine de la prescription de fouille
Afin d’éviter la destruction de vestiges archéologiques par un projet de fosse de plantation, une surveillance archéologique sous forme de suivi de travaux a été mise en place. Cette démarche visait à enrichir les connaissances sur l’histoire du faubourg du Bout-du-Pont en identifiant, caractérisant, documentant et datant les occupations anciennes du secteur, dont les origines remontent potentiellement au XIIe siècle.
Plus précisément, l’objectif était de documenter l’occupation médiévale de cette place, située entre l’ancienne église Sainte-Marie-Madeleine, son cimetière, et l’hôpital Saint-Martial. Le suivi des travaux avait également pour but de préciser la nature de l’occupation funéraire du secteur. L’ensemble des données recueillies lors de cette fouille a été corrélé avec les opérations archéologiques antérieures menées dans le quartier, ainsi qu’avec celles issues de l’opération menée simultanément sur le Pont-Vieux d’Albi.
Présentation des résultats
Cette surveillance archéologique a concerné les travaux de requalification des abords du Pont-Vieux, lequel avait également fait l’objet d’un suivi archéologique dans le cadre de sa restauration réalisée en 2024 (Fig. 1 et 2).
Malgré la faible profondeur de l’aménagement (0,80 m) et la présence d’anciens réseaux sur une partie de l’emprise, l’opération a permis de documenter trois niveaux de voirie attestant la pérennité de cet espace ouvert, depuis au moins l’Époque moderne, sis dans l’ancien faubourg dit du « Bout-du-Pont », au lieu de rencontre des actuelles rues Rinaldi, Porta et Perroty.
Observé en plan et partiellement en coupe, l’aménagement le plus ancien correspond à une calade composé de fragments de terres cuites architecturales (TCA) et de galets petits à moyens. L’interface de circulation de ce niveau présente un double pendage en direction du sud et du sud-est (Fig.3). Ce pendage a été utilisé pour la création d’un système d’écoulement des eaux usées, synchrone avec l’aménagement de l’espace de circulation, suivant un axe nord-sud et composé de grands galets disposés de chant. Le niveau de circulation fait par la suite l’objet d’un rehaussement avec la création d’une nouvelle calade, laquelle préserve le pendage en direction du centre de la place mais l’atténue quelque peu. La Place du Griffoul fait une nouvelle fois l’objet d’un rehaussement avec l’aménagement d’un niveau composé d’un mélange de galets roulés, petits à moyens, de fragments de TCA, et présentant une interface supérieure très indurée pouvant résulter d’un compactage préalable à son ouverture à la circulation. Comme les niveaux de voirie antérieurs, le nouvel aménagement présente un pendage négatif en direction du Tarn. Il est à noter que ce niveau est coupé par un creusement à fonction indéterminée uniquement observé dans les coupes nord-ouest et nord-est de la fosse de plantation. Les structures associées à cette phase d’occupation du site sont finalement scellées par l’épandage de trois niveaux de remblais préalable à la création d’un niveau de voirie, dont le dernier état était composé des structures (voirie, réseaux, jardinières) détruites lors de la requalification de la place.
Recherches à venir
Le traitement des données issues de l’enregistrement sur site ainsi que les études des différents types de mobilier mis au jour lors de l’opération sont en cours et permettront de préciser nos connaissances du site et de son occupation.
