Les fouilles archéologiques menées sur le site de Toulouse (31) – Rue Saint-Gabriel ont été réalisées par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Malika Rivière dans le cadre du projet d’aménagement porté par DALKIA France. Les investigations archéologiques portaient sur un suivi de travaux linéaire de 120 m² et ont permis de mettre au jour des vestiges datés des époques moderne et contemporaine.
Les problématiques à l’origine de la prescription de fouille
Le suivi de travaux archéologiques répondait à l’opportunité, grâce au linéaire prescrit, d’enrichir nos connaissances sur l’occupation de ce secteur depuis l’époque gauloise jusqu’à l’époque médiévale. Le quartier Saint-Roch se trouve en effet aujourd’hui à l’emplacement de l’ancienne occupation gauloise ainsi qu’en bordure des agglomérations antique et médiévale de Toulouse, avec donc la possibilité d’y découvrir les vestiges de la voie antique de Narbonne, mais aussi des vestiges funéraires associés à cette voie ou liés au cimetière attenant à la chapelle Notre-Dame du Férétra.

Fig. 1 : Plan masse de fin du suivi de travaux. Crédit : Éveha 2024
Des vestiges funéraires
Seule la tranchée ouverte à l’arrière de la chapelle Notre-Dame du Férétra, place Saint-Roch, a fourni des résultats archéologiques. Rue du Férétra, l’installation du réseau s’est faite dans un talus qui s’est révélé artificiel, probablement mis en place lors de la construction de l’immeuble sur l’îlot afin de compenser la différence de niveau avec la rue Saint-Roch, plus élevée. Côté Saint-Roch, le suivi est négatif, malgré la préservation de niveaux naturels. La jonction vers la rue Saint-Gabriel, traversant la route, s’est quant à elle avérée totalement perturbée par des réseaux contemporains.

Fig. 2 : Médaillon découvert dans une fosse sépulcrale. Crédit : Éveha 2024
Le suivi archéologique a permis la découverte de six fosses sépulcrales. Seules deux fosses ont été partiellement fouillées, car impactées par la profondeur des travaux, ainsi qu’une inhumation primaire d’un très jeune enfant. Les fosses sépulcrales fouillées ont fourni un riche matériel osseux, appartenant à plusieurs individus.

Fig. 3 : Vue zénithale depuis le haut de la tranchée des deux fosses sépulcrales fouillées. Crédit : Éveha 2024

Fig. 4 : Sépulture primaire d’un très jeune enfant. Crédit : Éveha 2024
Quelques connexions anatomiques ont pu être observées, mais la majorité des ossements semblaient en position secondaire, voire triés. Au fond de ces fosses, des individus en position primaire non perturbés ont été identifiés.
L’essentiel du mobilier découvert dans ces structures correspond à des clous, des chapelets, un médaillon. Très peu de céramiques ont été retrouvées dans les comblements.

Fig. 5 : Vue générale de la tranchée lors de l’enregistrement des fosses sépulcrales. Crédit : Éveha 2024
Recherches à venir
Les études de post-fouille s’attacheront à décrire les vestiges anthropologiques afin de qualifier la population inhumée. Des datations carbone 14 permettront de dater ces inhumations. Le petit mobilier métallique, dont l’étude a déjà été menée, correspond à des contextes connus pour le XIXe siècle.
Enfin, une étude historique et archivistique sera réalisée afin de retracer l’histoire du cimetière découvert.