GUÉRANDE (44) – Avenue de la Brière

Les fouilles archéologiques menées sur le site de Guérande (44) – Avenue de la Brière ont été réalisées sous la responsabilité de Morgan Grall dans le cadre du projet d’aménagement porté par SCCV ACP Tertiaire. Les investigations archéologiques ont permis de mettre au jour des vestiges datés de l’époque gallo-romaine et de l’époque contemporaine.

Les attentes 

L’objectif principal était de caractériser les structures afin de déterminer la nature, le statut et la fonction des occupations, ainsi que leur organisation. Des techniques comme le décapage mécanique et un Système d’Information Géographique (SIG) ont permis d’explorer les relations spatiales des structures. Une étude géologique et géo-archéologique a également été réalisée lors de la fouille. L’accent a donc été mis sur l’analyse des bâtiments, des activités domestiques et artisanales, ainsi que sur la recherche d’indices paléoenvironnementaux. Un programme de datation absolue par analyse au radiocarbone a été mis en place pour mieux comprendre l’évolution chronologique du site, notamment durant la transition entre la fin de l’âge du Fer et le début de l’Antiquité. La fouille devait donc clarifier la nature et la structuration des occupations gauloises et gallo-romaines.

Fig. 1 : Bâtiment à vocation vraisemblablement agricole. Crédit : Éveha 2024

Structures en creux et réseau viaire

À l’issue de cette opération et dans l’attente des premiers travaux de post-fouille, on peut d’ores et déjà dresser un bilan positif des découvertes effectuées. La limite nord de l’occupation du Moulin de Beaulieu, connue depuis quelques décennies et dont la première interprétation a été repensée il y a peu, est atteinte ici et matérialisée par le bâtiment découvert dans l’angle sud-ouest de l’emprise dont la fonction n’est pas encore déterminée. Au-delà, au nord et à l’est, se développe une zone de fosses (d’extraction ?) et de fossés qui prend fin à l’approche d’un faisceau de voies qui a été mis en évidence au nord et dans toute la moitié est de l’emprise. Ces différents chemins (un principal et deux secondaires), marqués par des ornières plus ou moins profondes, semblent stratigraphiquement contemporains les uns des autres.

Fig. 2 : Aperçu de la voie longeant le nord de l’emprise fouillée, marquée de profondes ornières. Crédit : Éveha 2024
Fig. 3 : Chemin creux se raccordant à la voie principale. Crédit : Éveha 2024

Les vestiges mobiliers 

D’un point de vue chronologique, le mobilier découvert nous orienterait vers une occupation débutant à la toute fin du Ier s. av. n. è. et se terminant à la fin du IIe s. Dès ce moment, le site est abandonné et semble devenir une terre agricole. Aucun vestige n’a été attribué à la période comprise entre le IIIe s. et le XIXe s., date à laquelle apparaît une voie moderno-contemporaine d’axe est-ouest qui traverse la moitié occidentale de l’emprise. Reste à espérer que le mobilier qui y a été ramassé nous fournisse une date plus ancienne que celle renseignée par le cadastre napoléonien. Car bien que la feuille soit manquante, ce dernier illustre malgré tout un chemin de part et d’autre des parcelles prescrites et qui semble correspondre au tracé mis au jour sur le site.

Fig. 4 : Voie moderno-contemporaine présentant de multiples ornières fixées entre deux fossés bordiers. Crédit : Éveha 2024

Les études à venir

Les études de post-fouille et les analyses en cours permettront de caractériser la nature des structures, le statut et la fonction des occupations ainsi que leur structuration et leur organisation. Elles permettront également d’établir la continuité ou l’intermittence de cette implantation, en mettant en évidence d’éventuels hiatus. La présence d’un axe routier, semble-t-il important, auquel vient se raccorder a minima un chemin, va constituer le socle de la problématique concernant l’organisation de l’occupation du Moulin de Beaulieu.
Les découvertes issues de cette opération seront mises en perspective avec les fouilles anciennes et permettront peut-être de discuter du statut de cette occupation antique de ce secteur littoral.