CAUDAN (56)-Kerpont-est, Kerloïc – Tranche 1

Les fouilles archéologiques menées sur le site de Caudan (56) – Kerpont-est, Kerloïc – Tranche 1 ont été réalisées par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Laurence Le Clézio dans le cadre du projet d’aménagement porté par Lorient Agglomération. Les investigations archéologiques ont permis de mettre au jour des vestiges datés du Néolithique à l’époque contemporaine.

Les objectifs scientifiques

Le diagnostic archéologique, mené dans le cadre du projet d’aménagement, avait permis de mettre en évidence la présence de quelques vestiges éparses du Néolithique, d’une occupation domestique et funéraire de l’âge du Bronze, de parcellaires antiques et d’un établissement enclos du premier Moyen Âge. L’objectif de la fouille du site de Caudan (Kerpont-est, Kerloïc) était donc, au démarrage de l’opération, d’étudier la succession d’occupations rurales établies sur ce lieu entre le Néolithique et le premier Moyen Âge. Les investigations archéologiques ont été menées sur 4 ha, divisés en deux emprises distinctes. Elles ont permis de compléter les découvertes du diagnostic avec un ensemble funéraire, un bâtiment et plusieurs zones d’activités dans l’enclos du premier Moyen Âge ainsi que de très nombreux vestiges liés à la Seconde Guerre mondiale.

Le secteur 2 : des occupations allant de l’âge du Bronze à l’Antiquité

C’est sur le secteur 2 que les vestiges attribués aux périodes les plus anciennes ont été mis au jour. Lors du diagnostic, quelques fosses ont livré du mobilier daté du Néolithique. Lors de la fouille, à l’ouest de ce secteur, une concentration de trous de poteau, constituant notamment des bâtiments sur quatre poteaux plantés, semble pouvoir être attribuée à une petite occupation domestique de l’âge du Bronze. Elle est complétée par un bâtiment circulaire sur poteaux plantés proposant un vase enterré en son centre, possible brasero, isolé cette fois-ci sur le secteur 1. À l’est et au centre du secteur 2, un unique enclos circulaire contenait en son centre une urne cinéraire parfaitement conservée. Au moins une autre urne, voire deux, plus isolées, complètent les indices funéraires pour cette période.

Enfin, un parcellaire antique se développe sur l’ensemble des deux emprises.

Fig. 1 : Plan du secteur 2. Crédit : Éveha, 2025.
Fig. 2 : Vue aérienne du secteur 2. Crédit : Éveha, 2025.
Fig. 3 : Secteur 2, enclos funéraire. Crédit : Éveha, 2025.

Le secteur 1 : l’occupation du premier Moyen Âge

L’occupation du premier Moyen Âge se concentre en priorité sur le secteur 1. L’établissement se compose d’un vaste fossé d’enclos externe, déjà reconnu en prospection aérienne, s’inscrivant partiellement dans l’emprise. À l’extérieur, plusieurs aménagements ont été identifiés.

Fig. 4 : Plan du secteur 1. Crédit : Éveha, 2025.
Fig. 5 : Vue aérienne du secteur 1. Crédit : Éveha, 2025.

Au nord-ouest, un système fossoyé contraint l’accès à l’unique entrée observée dans cet enclos et au moins un secteur d’activités, notamment métallurgiques, se développe au nord. Les reprises du tracé du fossé et notamment d’un de ces aménagements d’entrée (porche) suggèrent un établissement qui a été entretenu. À l’intérieur de l’enclos, un second fossé scinde à nouveau l’espace. Il propose lui aussi des systèmes d’entrées aménagées. En son centre, plusieurs pôles d’activités en lien avec des fours ont été observés. Un bâtiment sur sablières, constitué des deux pièces distinctes et de leurs entrées, se développe le long de la façade interne nord de cet établissement.

Fig. 6 : Secteur 1, pièce ouest du bâtiment. Crédit : Éveha, 2025.

Dans sa continuité, à l’est, un ensemble funéraire se compose d’une cinquantaine de sépultures, lui aussi aligné sur la façade nord de l’enclos. Si cet ensemble funéraire, dont des groupes de sépultures présentent des recoupements et des orientations différentes, laisse supposer une utilisation sur la durée, sa situation, son alignement sur le fossé d’enclos et ses caractéristiques spécifiques à la période du premier Moyen Âge laissent supposer un lien entre ces deux ensembles domestique et funéraire, qu’il s’agira de définir en post-fouille.

Fig. 7 : Vue partielle de l’ensemble funéraire. Crédit : Éveha, 2025.
Fig. 8 : Fours. Crédit : Éveha, 2025.

Les vestiges de la Second Guerre mondiale

Sur la totalité des deux secteurs ouverts, les découvertes concernent également de très nombreux impacts d’engins explosifs et incendiaires de la Seconde Guerre mondiale. Ils s’inscrivent dans un contexte local bien connu, en bordure de la voie ferrée Rennes-Lorient, à proximité d’un camp de prisonniers notamment. Inventoriés, décrits et replacés sur le plan général, ses vestiges intégreront nos recherches et études en post-fouille. Ils permettront de collecter et de transmettre des informations encore inconnues sur ce secteur lors des conflits.

Fig. 9 : Bombe incendiaire à liquides de 30 lbs MK2. Crédit : Éveha, 2025.

Les études en post-fouille des nombreuses données récoltées et du mobilier associé permettront d’affiner ces premières observations et, ainsi, de compléter nos connaissances sur ce territoire entre le Néolithique et l’époque contemporaine. Il s’agira de replacer ce site et ces occupations dans un cadre plus général de l’Ouest du Morbihan et plus largement dans la région.