REMIRE (973) – Rue des Mombins

Située sur le versant ouest de la Montagne de Rémire, dite Montagne à Colin, la fouille de la rue des Mombins a été réalisée par le bureau d’études Éveha sous la direction de Guillaume Seguin en amont des travaux de construction d’une maison. Ce site jouxte celui de Mombins 3 (fouille Éveha 2015) et de Grand-Beauregard (fouille Éveha 2021), ayant tous deux livré de nombreuses fosses recelant de fortes concentrations de mobilier céramique et lithique. Ces vestiges témoignaient de gestes répétitifs, organisés et ritualisés, possiblement de nature funéraire. Pour la nouvelle fouille, les études de mobilier et les datations radiocarbones obtenues témoignent d’une occupation des lieux entre les 12e et 13e siècles : cette dernière s’insère ainsi dans un contexte archéologique déjà très dense et permet d’appréhender le développement du secteur en direction du sud.

Des vestiges très perturbés

Les espérances portant sur cette fouille ont été contrariées. En premier lieu, la parcelle, accusant une forte pente à l’origine, a été terrassée en partie avant la fouille. Ces travaux d’aménagement ont perturbé le site. De nombreuses pièces archéologiques ont été mises au jour dans des remblais en position remaniée. La partie basse du site, recouverte par ces niveaux de remblais, a livré un dépotoir contemporain de carcasses et de pièces automobiles. Seule une fine bande de quelques dizaines de mètres carrés, ayant échappé à ces perturbations récentes, a permis la persistance d’un niveau archéologique en place.


Fig. 1 : Vue du site depuis l’ouest. Crédit : Éveha, 2023.

Une aire de dépôt de mobilier

Sur une petite aire de replat, une concentration particulière de mobilier céramique (une vingtaine de kilogramme de tessons) et lithique (plusieurs dizaines d’éclats de quartz et de fragments d’outils macrolithiques) a pu être cernée. Une partie de ce mobilier ne repose pas dans des structures fossoyées mais se développe sur un même plan qui évoque un niveau de paléosol. La zone est néanmoins perturbée, cette fois-ci par des phénomènes biologiques. En effet, de très nombreux terriers, vraisemblablement de tatous, minent le secteur. Ces creusements ont entraîné des phénomènes de soutirage et de chute du mobilier dans ces galeries. Si le mobilier récolté permettra sans doute d’affiner la chronologie de l’occupation du site, ces importantes perturbations interdisent toute approche taphonomique des dépôts et ne permettent plus de discuter des gestes et pratiques des populations amérindiennes.

Fig. 2 : Vue zénithale de la concentration de mobilier amérindien sur un niveau de paléosol. Crédit : Éveha, 2023.
Fig. 3 : Vue zénithale de la zone de concentration de mobilier au terme de la fouille. Crédit : Éveha, 2023.
Fig. 4 : Vue oblique des terriers de tatous ayant perturbés les niveaux archéologiques. Crédit : Éveha, 2023.