Les fouilles archéologiques menées sur le site de L’Île-d’Olonne (85) au niveau de la Place de l’Église ont été réalisées sous la responsabilité de Paul Butaud, dans le cadre du projet d’aménagement porté par Direction Régionale des Affaires Culturelles des Pays de la Loire. Les investigations archéologiques ont permis de mettre au jour les vestiges allant du Moyen Âge à l’époque contemporaine dont des sépultures appartenant au cimetière paroissial de la commune.
Le suivi de travaux
L’opération archéologique réalisée aux abords de l’église Saint-Martin-de-Vertou fait suite à la découverte fortuite d’ossements humains dans le cadre de travaux destinés à la mise en éclairage de l’édifice. Effectuée sous le contrôle du service régional de l’Archéologie des Pays de la Loire, l’opération a pris la forme d’une surveillance de travaux permettant de concilier les exigences patrimoniales aux impératifs du chantier de restauration. Mandaté pour cette mission, la société Éveha a ainsi accompagné l’entreprise Allez & Cie pendant 6 jours, entre avril et septembre 2023, pour l’ouverture de plus de 77 mètres linéaire de tranchée dans lesquels ont été mis au jour un grand nombre d’ossements humains qui pour la plupart ont été prélevés au pied levé.


Les vestiges funéraires
L’intervention archéologique a de ce fait principalement révélé l’altimétrie des niveaux supérieurs d’un cimetière dont l’horizon le plus marquant se trouve approximativement à 0,50 m sous le sol actuel. Malgré les fenêtres restreintes offertes aux archéologues, les tranchées mesurant environ 0,40 m de large pour moins de 0,60 m de profondeur, plusieurs sépultures complètes ont été exhumées.

Dans la tranchée d’un réseau hors service, la découverte de ce qui pourrait être le fragment d’une cuve de sarcophage signale la précocité de l’occupation cimétériale. Les rares vestiges mobiliers associés aux sépultures étudiées, dont une bague et un chapelet, orientent quant à eux la chronologie en faveur de niveaux datant du 19e siècle. Pour ces derniers, les sépultures ne présentent aucune architecture funéraire spécifique. Toutefois, les épingles et les clous associés à certaines d’entre elles, témoignent de l’emploi de linceuls et de cercueils en bois. Dans la sépulture à la bague et au chapelet, quelques fibres et des restes carpologiques dont des pépins de raisin renseignent sans doute d’anciennes pratiques funéraires.


Les autres vestiges
Au sud de l’église, la mise au jour des fondations de l’ancien bras du transept témoigne des travaux de restauration entrepris en 1902-1903, dotant l’édifice de son emblématique clocher à balcons qui permet d’apprécier à 30 m de haut, un panorama à 360° sur la commune et ses marais. En lien avec ces travaux, un ancien réseau d’eaux pluviales en céramique renvoie, quant à lui, aux premières productions en granit-porcelaine émaillé de l’entreprise Jacob Delafon, après 1898.

Au bilan, les terrassements n’ont impacté qu’une infime portion de l’ancien cimetière, tant en surface qu’en profondeur. Les multiples découvertes confirment donc l’utilité d’entreprendre des surveillances archéologiques à l’occasion de travaux ultérieurs sur les réseaux et encouragent le signalement des découvertes fortuites. Les études du mobilier et l’analyse des données acquises sur le terrain se poursuivent actuellement en post-fouille. Elles permettront certainement d’apporter de nouveaux éléments et d’affiner nos connaissances de ce site.