ARTZENHEIM (68) – Rue des Vosges

Les fouilles archéologiques menées sur le site de Artzenheim (68)  –  Rue des Vosges ont été réalisées par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Marion Dahlet dans le cadre du projet d’aménagement porté par Néolia. Les investigations archéologiques ont permis de mettre au jour des vestiges allant de la Protohistoire à l’époque contemporaine.

Fig. 1 : décapage en cours. Crédit : Éveha 2024.

Les objectifs de la fouille

Le principal objectif était de caractériser l’habitat protohistorique découvert au diagnostic.
La fouille a permis de préciser les plans des bâtiments, de documenter les unités d’habitations (analyse spatiale et chrono-environnementale) et de préciser la chronologie du site, attribué à ce jour au Bronze final (présence ou absence d’éléments antérieurs ou postérieurs à cette phase chronologique).

Enfin, il a été cherché à infirmer ou confirmer l’hypothèse de la présence d’un axe de circulation antique mal connu jusqu’alors.

Des habitats de l’âge du Bronze

La prescription d’1,35 ha s’articulait autour de la découverte d’un potentiel bâtiment de l’âge du Bronze, et avait pour objectif d’appréhender la répartition de l’habitat. Lors de la fouille, le plan d’un second bâtiment (Fig. 2) a été dégagé à l’ouest de celui observé au diagnostic. Le mobilier récupéré, avant une étude plus poussée, permet déjà de l’attribuer à la Protohistoire.

Fig. 2 : bâtiment 2. Crédit : Éveha 2024.

Structures à eau et inhumation

Plusieurs structures à eau ont été mises au jour, dont trois puits de plus de 5 m de diamètre. Le mobilier découvert montre une contemporanéité avec les habitats. L’un des puits disposait notamment de restes de cuvelage en bois, conservés sous le niveau de la nappe phréatique (Fig. 3). 

Fig. 3 : cuvelage en bois d’un des puits. Crédit : Éveha 2024.

Une inhumation double a été découverte dans une des structures à eau (Fig. 4).
La datation préliminaire situe les restes humains à la Protohistoire. Des études plus poussées devraient permettre une attribution chronologique plus précise.

Fig. 4 : inhumation double au fond d’un des puits. Crédit : Éveha 2024.

Une occupation antique

L’occupation du site reprend à l’Antiquité, avec la présence de ce qui semble être un aménagement de rempart : les vestiges se matérialisent par des tronçons de tranchées parallèles, au fond desquels se trouvent des alignements de trous de poteau (Fig. 5 et 6).

Fig. 5 : coupe transversale du rempart. Crédit : Éveha 2024.
Fig. 6 : vue du rempart. Crédit : Éveha 2024.

L’interprétation de cet ensemble de structures se base sur le rapport de fouille d’un chantier voisin, où un aménagement semblable a été observé (Châtelet 2022). Des fosses d’extraction ainsi qu’un puits peuvent aussi être potentiellement associés à cette période.

Les résultats de la fouille devraient s’inscrire dans une problématique plus large sur les habitats de l’âge du Bronze à l’échelle régionale et dans une réflexion générale sur l’architecture des bâtiments de cette époque.