Les fouilles archéologiques menées sur le site de Sallertaine (85) – 4 rue des Ouches ont été réalisées par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Graziella Tendron dans le cadre du projet d’aménagement porté par Johan Pelloquin. Les investigations archéologiques ont permis de mettre au jour des fondations, des fossés et empierrements datés de la période gallo-romaine et du Moyen Âge.
Les problématiques de fouille
La prescription de fouille, couvrant une surface de près de 700 m², a porté sur un secteur ayant livré de nombreux indices d’occupations antiques. Ces derniers ont été principalement mis en relation avec l’existence d’une agglomération secondaire aux portes du promontoire menant au cœur des marais vendéens et en direction de l’île de Noirmoutier. L’emprise prescrite apparaissait localisée au sein même de l’agglomération et offrait l’opportunité de compléter les connaissances acquises, de préciser la structuration générale de l’espace urbain, de caractériser les espaces fonctionnels et la nature des activités domestiques et économiques. Considérant ces différentes problématiques, l’opération devait s’attacher notamment à étudier les conditions initiales d’implantation du site (géographie, paléoenvironnement, géologie, topographie, contexte géomorphologique), identifier les dynamiques et processus d’abandon et de déprise des occupations et préciser le statut économique de l’occupation à partir des ensembles mobiliers.
Concernant la période chronologique pressentie comme principale, à savoir l’Antiquité, la fouille des vestiges avait également pour objectif une récolte la plus complète possible des ensembles mobiliers.
Une occupation peu dense et diachronique
Les investigations archéologiques, qui ont été entreprises sur une surface d’un peu moins de 700 m², ont permis de mettre au jour deux ensembles empierrés faiblement fondés, ainsi que plusieurs fossés datant de l’Antiquité et du second Moyen Âge.

La prescription de fouille reposait sur l’identification de vestiges antiques situés dans l’environnement immédiat de l’agglomération romaine de La Caillaudière. L’orientation chronologique établie au diagnostic reposait sur quelques fragments de tegulae et une vingtaine de tessons de céramiques, parmi lesquels un fragment de coupe en sigillée de type Drag. 37 dont la production est datée du début du IIe s. ap. J.-C. Si la fouille a finalement révélé une occupation antique peu dense, elle a en revanche permis de documenter une occupation médiévale inédite de ce secteur.
Ainsi, la période antique se signale uniquement par l’existence de deux fossés se recoupant approximativement à angle droit, le premier orienté nord-nord-est–sud-sud-ouest, le second implanté sur un axe ouest-nord-ouest–est-sud-est. Malgré l’indigence des données, quelques tessons de céramique semblent suggérer un comblement de ces linéaires au cours du Haut-Empire.
L’occupation médiévale paraît mieux représentée. Elle l’est notamment par une série de fossés orientés nord-ouest–sud-est et nord-nord-est–sud-sud-ouest. L’ensemble de ces structures linéaires a livré un comblement unique de faible profondeur conservé entre 0,20 et 0,40 m. Le mobilier, peu abondant et composé de céramiques, de rares objets métalliques et de fragments d’ardoises de couverture, est caractéristique de la période médiévale voire du second Moyen Âge.
Deux ensembles en pierres sèches, découverts au nord de l’emprise, correspondent peut-être aux fondations de deux petits bâtiments rectangulaires d’une surface de 10 m² chacun. Le premier, situé au nord-est, présente un plan relativement désorganisé et probablement incomplet. Il est constitué de blocs calcaires non taillés mélangés à quelques fragments de terres cuites architecturales, mode de construction similaire au second empierrement, qui bénéficie toutefois d’un meilleur état de conservation. La fonction de ces deux bâtiments n’a toutefois pas pu être précisée du fait de l’indigence du mobilier et de l’absence de tout autre indice témoignant de leur utilisation. De même, à ce stade, leur datation demeure incertaine.
