Les fouilles archéologiques menées sur le site de Aussonne (31) – 128 route de Seilh ont été réalisées sous la responsabilité de Johanna-Olivia Doumerc dans le cadre du projet d’aménagement porté par SCI MAYA. Les investigations archéologiques ont permis de mettre au jour des vestiges datés du Néolithique, de la Protohistoire et des époques moderne et contemporaine.
Cadre de l’opération
Au regard des résultats obtenus lors du diagnostic archéologique, les objectifs scientifiques émis au préalable visaient à comprendre la nature des vestiges et à confirmer la chronologie d’occupation sur une superficie de 46 740 m², avec des niveaux d’apparition des vestiges à 0,55 m de profondeur en moyenne. Il s’agissait d’interpréter le statut des différents vestiges et d’étudier le développement chronologique, spatial et fonctionnel du site sur une longue durée. Un temps donné a donc été octroyé au préalable afin d’engager une étude documentaire permettant de faire l’inventaire des fonds bibliographiques et archivistiques avec une recherche des sources planimétriques, graphiques et textuelles. Ce travail a été entamé en amont de l’opération et sera poursuivi en phase d’étude, dans l’objectif de préciser les connaissances sur l’histoire de ce secteur d’Aussonne. Ces données se sont révélées cruciales pour comprendre le site et impulser des pistes de recherche et d’analyse dès la phase terrain.
Synthèse des objectifs
La fouille visait à déterminer la fonction du site en analysant l’organisation spatiale des vestiges, leur évolution et en établissant une chronologie détaillée. L’étude dépassait la simple analyse des structures pour intégrer le contexte environnemental à travers des études topographiques et géomorphologiques. Parmi les objectifs spécifiques, il y avait l’analyse des foyers à galets chauffés et d’autres structures, pour préciser leur fonctionnement et leur chronologie au sein de la Protohistoire. De plus, l’évolution de l’occupation tardo-médiévale et moderne de la métairie de Prestillou devait être caractérisée, en tenant compte du manque de données archéologiques sur ce type d’occupation. Il fallait également identifier et analyser des vestiges historiques antérieurs à la métairie. Les recherches devaient se concentrer sur l’étude des structures en creux et des bâtiments, avec une analyse stratigraphique, spatiale et chronologique, et des prélèvements ciblés, notamment pour les foyers à galets chauffés. Des études spécifiques (carpologiques, palynologiques, micromorphologiques) devaient être menées pour mieux comprendre les conditions d’utilisation et d’abandon des différentes structures de combustion.
Découvertes de la fouille
Les fouilles archéologiques réalisées à la suite du diagnostic ont révélé la présence d’une occupation principale datée de la fin de l’Époque moderne et du début de l’époque contemporaine. Elle se caractérise par la présence de 25 fossés (Fig. 1), 14 drains (Fig. 2), 9 fosses et 1 puits. Les rares tessons de céramiques mis au jour dans les structures linéaires et les fosses suggèrent une appartenance entre le début du 17e siècle et la fin du 19e siècle.


Un des puits (Fig. 3 et 4), fouillé par les spécialistes de la fouille en milieu confiné d’Éveha, est bâti en brique de plan quadrangulaire, avec 4 encoches (boulins) tout les 50 cm environ et réparties sur les parois sud et nord. Après un léger ressaut apparu à 2,50 m de profondeur, le puits adopte un plan circulaire sur environ 1 m. Il est posé sur des madriers en bois, formant ainsi la première assise de construction, installé directement sur la grave, à 4 m de profondeur. Les céramiques, retrouvées au fond du puits, ont été datées entre la seconde moitié du 16e siècle et la première moitié du 17e siècle.


L’occupation secondaire du site est caractérisée par la présence de 3 petites fosses protohistoriques et de 9 foyers à galets chauffés. Pour ces derniers, l’absence de mobilier ne nous permet pas, pour l’instant, de donner une attribution chronologique précise, entre le Néolithique et la Protohistoire. Les foyers, de forme circulaire ou ovalaire, étaient composés d’un seul niveau de galets, disposés dans des creusements en cuvette ou à fond plat (Fig. 5).

Analyses en laboratoire
Les études de post-fouille et les analyses du mobilier archéologique se poursuivent actuellement en laboratoire. Ces dernières, ainsi que les données récoltées lors de la fouille, permettront probablement d’apporter des éléments de réponse sur l’histoire de ce secteur de la commune d’Aussonne.