HENNEBONT (56) – La Villeneuve

Les fouilles archéologiques menées sur le site de Hennebont (Morbihan) – La Villeneuve-Tranche 1 – Aire de covoiturage ont été réalisées par le bureau d’études Éveha, sous la responsabilité de Gaël Barracand, dans le cadre du projet d’aménagement porté par CA Lorient Agglomération Région Ouest Bretagne. Les investigations archéologiques ont permis de mettre au jour des vestiges datés du Néolithique, de la Protohistoire et du Moyen Âge.

Les objectifs scientifiques

L’étude du site avait pour objectif d’analyser les occupations pour en préciser le statut, la chronologie, les éventuels hiatus et les phénomènes de réoccupation, d’étudier l’architecture des empierrements et l’aménagement des parements, d’examiner le phénomène des sites de hauteur et leur environnement, d’appréhender les relations entre les sociétés humaines et leur milieu, de caractériser l’organisation spatiale et les systèmes parcellaires.

Une occupation du Néolithique final-Campaniforme

Cette occupation, la plus ancienne, se situe au fond d’un talweg d’environ 2 m de profondeur, au centre de l’emprise de fouille. Plusieurs structures de combustion (foyers ou fours), témoignant d’une activité artisanale, y ont été identifiées. L’une de ces structures a livré un lot important de mobilier céramique, dont l’étude est à venir. Les premières analyses orientent la chronologie vers le Néolithique final ou le Campaniforme.

Fig. 1 : Four sous empierrement. Crédit : Éveha, 2025.

Il est notable qu’une des structures de combustion se trouve à environ 80 cm de profondeur sous des alignements de blocs attribués à la seconde occupation du haut Moyen Âge. En l’absence de datations absolues, cette structure est provisoirement rattachée à cet ensemble de la transition Néolithique/Protohistoire. Une portion d’enclos quadrangulaire complète également cette occupation ancienne. L’étude du mobilier céramique associé devra confirmer son attribution chronologique, qui pourrait être plus tardive.

Fig. 2 : Portion d’enclos quadrangulaire. Crédit : Éveha, 2025.

Une seconde occupation alto-médiévale

La seconde occupation, attribuée, cette fois-ci au haut Moyen Âge, est la plus riche pour ce qui est des structures découvertes. Elle est caractérisée par un angle formé de plusieurs fossés qui délimitent quatre espaces distincts et englobent une zone plus vaste située hors emprise de fouille. Une ancienne photographie aérienne suggère que le cœur de cette occupation pourrait correspondre à un site fortifié de hauteur dominant le Blavet.

Fig. 3 : Séchoir à grains. Crédit : Éveha, 2025.

Les quatre espaces, aménagés en terrasses et délimités par des fossés, se répartissent comme suit :

Espace intérieur (nord-ouest) : cette zone est relativement vide en raison d’un important arasement. Deux éléments ont cependant été conservés : un four de type séchoir à grains et une fosse.

Zone domestique (nord-est) : délimitée par trois fossés, cette zone a révélé la présence de trous de poteau, de foyers, de fours et de fosses (probablement de stockage), indiquant une activité domestique. L’abondant mobilier céramique découvert dans les fossés atteste le caractère domestique et la chronologie du haut Moyen Âge de cet espace.

Fig. 4 : Foyer dans la zone domestique. Crédit : Éveha, 2025.

Zone sud-ouest : également très arasée et bordée par trois fossés, cette zone a préservé quelques structures, dont des foyers, des fours et une fosse.

Zone sud-est : délimitée par des fossés, dont certains confirment la présence de poteaux de palissade, cet espace présente une multitude d’activités et d’aménagements sur une zone d’affleurement granitique. Cet affleurement montre des traces de débitage de blocs en escalier, avec de nombreuses marques de pic en fer. Un espace de débitage à plat, bordé par deux fossés et des trous de poteau creusés dans le granit, suggère un aménagement dont la fonction reste à déterminer. Au sud, deux alignements de blocs aménagés ferment cet espace. Plus au sud encore, un chemin longe ces alignements et se prolonge vers l’est, hors de l’emprise de fouille.

Fig. 5 : Bloc en cours de débitage. Crédit : Éveha, 2025.