CHALON-SUR-SAÔNE (71) – Rue Garibaldi

Les fouilles menées sur le site de Châlon-sur-Saône, 63 rue Garibaldi ont été réalisées par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Romain Pansiot du 3 septembre au 20 octobre 2020. Elles interviennent dans le cadre du projet d’aménagement porté par Nexity consistant à la création de bâtiments d’accueil pour personnes âgées.

Les investigations archéologiques ont permis de mettre au jour une nécropole périurbaine de bord de voie utilisée du 1er au 3e siècle de notre ère avant d’être pillée au début du 4e siècle.

Fondations d’un monument funéraire, en cours de fouille, vue vers l’est. Cliché : Eveha, 2020.

Les attentes préalables à la fouille

Le cahier des charges scientifiques émis par le S.R.A. portait à l’origine sur une occupation liée à la métallurgie du fer localisée à proximité d’un axe important reliant les villes antiques de Châlon et d’Autun. Une occupation de l’âge du Bronze était alors envisagée au vue des vestiges mobiliers mis au jour lors du diagnostic.

Les vestiges de l’Antiquité

Les vestiges, apparus entre 1,6 m et – dans la partie ouest de l’emprise-, 2,6 m de profondeur, se composent d’un réseau de fossés marquant une limite parcellaire qui perdure du 1er s. av. J.-C. au 4e s. de notre ère et qui semble délimiter un espace sépulcral où ont été mises au jour des crémations, des inhumations et les fondations de deux potentiels monuments funéraires.

Dans cet espace, bordé d’un chemin antique de 3 m de large, de nombreuses fosses interprétées comme des vestiges de pillage, des trous de poteaux, une portion de chemin induré et un bâtiment rectangulaire presque entièrement récupéré composent le reste du corpus comptant 105 structures. Des rejets liés à la métallurgie du fer ont pu être prélevés au sein des comblements supérieurs de certains de ces fossés délimitant l’espace funéraire. Certains déchets laissent entrevoir la possibilité d’une activité de recyclage d’éléments en fer.

Les vestiges protohistoriques et modernes

Les vestiges protohistoriques sont quasiment inexistants, seuls deux fosses et un fossé ont livré quelques éléments mobiliers datant potentiellement de la fin de l’âge du Bronze et potentiellement du début de l’âge du Fer.

La partie nord de l’emprise est largement impactée par une voie peu entretenue dont le cailloutis très orniéré a livré de nombreux fers à chevaux. Deux monnaies découvertes dans le fossé bordier permettent de dater cette voirie secondaire des 17e-18e s. , tandis que certains éléments céramiques permettent d’envisager une utilisation jusqu’au 19e s., période à laquelle elle sera finalement abandonnée au profit de la construction d’une riche demeure et de son jardin d’agrément.

Sépulture antique. Cliché : Eveha, 2020.
Demi colonne et couvercle de sarcophage d’enfant in situ. Cliché : Eveha, 2020.
Possible acrotère, tête féminine en calcaire, in situ, Cliché : Eveha, 2020.
Fibule zoomorphe, Cliché : Eveha, 2020.

Les études du mobilier ainsi que des données récoltées se poursuivent actuellement en post-fouille et permettront d’affiner nos connaissances de ce site et de son occupation.