Les fouilles menées sur le site situé au croisement de l’avenue d’Ariste et du Chemin Ferré à Lescar (64) ont été réalisées par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Pierre Dumas-Lattaque. Elles interviennent dans le cadre du projet d’aménagement de deux maisons particulières. Les investigations archéologiques ont permis de mettre au jour des concentrations de galets, vestiges caractéristiques des piémonts pyrénéens, datant de la période antique. Une mare et une possible incinération ont également été fouillées.
Les concentrations de galets
Les zones de concentration de galet sont soit les vestiges de radier marquant l’emplacement de bâtiments dont les structures porteuses de la toiture sont rarement identifiées, soit de foyer. Ces bâtiments sont souvent interprétés comme de modestes abris temporaires. Sur le site de Lescar, ces concentrations sont plutôt lâches (entre 10 et 30 galets par m²) excepté sur quelques zones où ils sont collés les uns aux autres. L’une de ces zones, de taille assez conséquente (entre 30 et 50 m²), pourrait correspondre à un bâtiment (Fig. 2). Des prélèvements de sédiments ont été effectués afin de réaliser des analyses chimiques (notamment pour détecter la présence ou l’absence de phosphate) afin de déterminer si la zone a fait l’objet d’une pratique de stabulation ou de parcage du bétail. Les autres zones où les galets sont plus concentrés pourraient correspondre à des foyers (Fig. 3), bien qu’aucune trace de chauffe ne soit visible.
Sous l’une des concentrations de galets, des vases presque complets ont été découverts ainsi qu’un fond de vase de stockage positionné à l’envers (Fig.4 et 5). Cet ensemble fait penser à une incinération bien qu’aucun charbon n’ait été vu lors du dégagement de ces céramiques. La possible urne sera fouillée en laboratoire afin de vérifier la présence d’os calcinés et/ou de charbons.
La mare
Une mare a été découverte dans l’emprise de la fouille. Elle présente un profil qui entaille le substrat sur environ 1,20 m de profondeur (Fig.6). Son comblement assez argileux a livré de la céramique dont une cruche à bec tréflé quasiment intacte (Fig.7). Des prélèvements ont été réalisés afin d’effectuer des analyses palynologiques*, paléoparasitologiques* et de phosphates.
*palynologie : étude des grains de pollens et des spores fossilisés piégés dans les couches de sédiments permettant de retracer les variations de l’environnement végétal sur un temps long
*paléoparasitologie : étude des marqueurs de présence des parasites (notamment les œufs des vers digestifs) sur les sites archéologiques. elle répond à des questions relatives à la santé, l’alimentation, l’organisation des habitats, la présence d’animaux ou la gestion des déchets.
Enfin, un drain de la période contemporaine traverse le site afin d’évacuer l’eau qui s’accumule rapidement sur le terrain argileux.
Les études du mobilier ainsi que celles des données récoltées se poursuivent actuellement et permettront d’affiner nos connaissances de ce site et de son occupation.