CLÉGUER (56) – Kerchopine

Les fouilles menées sur le site de Cléguer (56) Kerchopine ont été réalisées par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Laurence Le Clézio. Elles interviennent dans le cadre du projet d’extension d’une ZAC par Lorient Agglomération. Les investigations archéologiques ont permis de mettre au jour un habitat groupé ouvert datant de la fin de l’âge du Bronze et du premier âge du Fer (Fig.1).

Fig.2 : Prise de vue générale du site par drône. Crédit : Éveha, 2022.

L’occupation protohistorique, dont le cœur se positionne sur le point culminant de l’emprise, se développe sur environ 8 000 m²(Fig.2). En son centre, une douzaine de bâtiments d’habitat proposent des formes et des modes de construction différents : circulaires et quadrangulaires, sur tranchées de fondation et/ou sur poteaux porteurs (Fig.3 et Fig.4). Ils sont, pour la plupart, accompagnés de structures de combustion : foyers profondément creusés (Fig.5) dans le sol et probables rejets de fours à pierres chauffés. Quelques rares fosses sont dispersées sur l’emprise. En périphérie, se développe une dizaine de bâtiments annexes, essentiellement sur 4 poteaux porteurs. Même s’il est probable que cet habitat groupé se poursuive également au nord du site, il semblerait qu’il soit en majeur partie présent dans l’emprise prescrite. Les vestiges sont étonnamment bien conservés, probablement du fait d’un substrat composé de blocs de granit qui a du limiter la profondeur des labours mais qui a également perturbé la lecture lors du décapage. La datation de l’âge du Bronze moyen, obtenue au diagnostic (1540 – 1525 avant notre ère), pourrait être amenée à s’étendre jusqu’au premier âge du Fer (800 – 400 avant notre ère), au regard de la typologie et des associations de bâtiments qui font aussi bien référence au site du Bronze final de Pluguffan (29) Ti Lipig 2 qu’à celui, plus proche, de Caudan (56) Lenn Sec’h, également daté du Bronze final, et à celui du premier âge du Fer d’Inzinzac-Lochrist (56) La Sapinière.

Fig.3 : Bâtiments circulaires sur poteaux porteurs. Crédit : Éveha, 2022.
Fig.4 : Bâtiment sur tranchée de fondation. Crédit : Éveha, 2022.
Fig.5 : Structure de combustion. Crédit : Éveha, 2022.

Des ensembles de linéaires parallèles se développent sur toutes les bordures de l’emprise (cf. Fig.1). N’étant pas associés à l’habitat protohistorique, il reste difficile, à l’heure actuelle, de les rattacher strictement à une autre occupation en particulier.

Enfin, le sud de l’emprise est investi par une vaste carrière contemporaine d’extraction de blocs de granite. Les traces des ornières probablement liées au transport des résultats de cette exploitation sont bien visibles depuis cette zone vers le nord et également vers l’ouest.

Fig.6 : Fond de vase silo découvert sur le site. Crédit : Éveha, 2022.

Les études du mobilier (Fig.6) ainsi que des données récoltées se poursuivent actuellement et permettront d’affiner nos connaissances de ce site et de ses occupations.