CERCOTTES (45) – Le Pont Chicane

Les fouilles menées au lieu-dit « Pont de la Chicane » sur la commune de Cercottes (45) ont permis de documenter une portion d’une occupation rurale liée à un espace de circulation daté du Haut-Empire. Cette occupation se situe à la marge d’un établissement domestique détecté à moins de 30 mètres.

Des vestiges du Haut-Empire à l’époque moderne

L’essentiel des structures est daté du Haut-Empire (de la période augustéenne au 3e s. ap. J.-C.), à l’exception des fosses localisées dans la partie nord de l’emprise prescrite. D’autres vestiges remontent au Bas-Empire, à l’Antiquité tardive et aux époques médiévale, moderne et contemporaine (Fig. 1)

Fig 1 : Plan interprété des vestiges. Crédit : Éveha, 2021.

Ces vestiges sont en grande majorité des structures en creux. Un réseau de fossés parallèles, assez bien marqué et relativement figé dans le temps, est constitué de nombreux tronçons de fossés orientés à 45°par rapport aux points cardinaux. La reprise et le curage des fossés, combinés au mobilier archéologique (céramique, faune et mobilier métallique) reflètent la présence d’un occupation domestique environnante ainsi qu’un entretien relativement régulier des fossés. Ces fossés enserrent un espace large de 32 m occupé par des empreintes d’ornières qui prennent la même direction.

À l’exception du réseau fossoyé, la plupart des vestiges sont très arasés et leurs comblements relativement stériles (comblements sableux orange peu organiques et peu différents du substrat superficiel).

Les fosses du Bas-Empire et l’Antiquité tardive

Le Bas-Empire et l’Antiquité tardive sont représentés par un alignement de quatre fosses d’inhumations de chiens dont les datations radiocarbones effectuées sur ossements donnent une fourchette chronologique entre la deuxième moitié du 2e et la deuxième moitié du 6e s. ap. J.-C. Ces fosses ont livré des squelettes incomplets ou quasiment complets. Si les ossements sont assez altérés, ces dépôts ont livré des informations assez intéressantes. Deux des fosses présentent des creusements successifs pour l’installation des canidés et l’un d’eux est accompagné d’un coq. Par ailleurs, une autre fosse montre un chien reposant sur un vase céramique qui a probablement été intentionnellement découpé (Fig. 2)

Fig 2: Sépultures de canidés. Crédit : Éveha, 2021

Parallèlement à ce premier ensemble, trois fosses alignées présentaient chacune le dépôt d’un vase appartenant au répertoire culinaire classique daté entre le 2e et 3e s. ap. J.-C. Les datations sur charbons donnent une fourchette chronologique allant de la deuxième moitié du IIIe et le début du 5e s., voire début 6e s ap. J.-C (Fig.3)

Fig 3 : Dépôt de vases. Crédit : Éveha, 2021

Époque moderne

La partie nord de l’emprise fouillée est occupée par des fosses d’Époque moderne, parmi lesquelles se démarque tout particulièrement une grande nappe de plan informe. Celle-ci est liée à l’extraction de matériaux carbonatés dans le cadre d’une pratique de marnage.

Responsable d’opération : Mélanie Jouet
Rapport rendu : 2022