BOURGES (18) – Allée Claude Debussy

Les fouilles menées sur le site de Bourges « allée Claude Debussy » (Cher) ont été réalisées par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Harold Lethrosne. Elles interviennent dans le cadre du projet d’aménagement d’un pavillon individuel. Les investigations archéologiques ont permis de mettre au jour une occupation datant du début des âges des Métaux.

Des derniers chasseurs-cueilleurs aux premiers métallurgistes

À l’issue d’un décapage extensif sur une petite parcelle d’environ 900 m², les découvertes archéologiques se matérialisent quasi exclusivement par un dépôt sédimentaire argileux de 85 m² qui renferme un abondant mobilier archéologique composé essentiellement de tessons céramiques, d’éléments d’une industrie en silex et de quelques plus rares éléments de faune. D’après les résultats du diagnostic archéologique et des premières observations de terrains, ces éléments sont attribuables à une occupation de l’âge du Bronze ancien et/ou moyen (-1600-800 av. J.-C.). L’industrie en silex, quant à elle, également abondante, se rapporte à une occupation du Mésolithique (derniers chasseurs cueilleurs en Europe Occidentale, -9600 à -6000 av. J.C. env.) confortant les résultats partiels du diagnostic. Des prélèvements de sédiments ont été effectués pour identifier la présence d’éventuels microlithes associés et apporter des éléments sur le paléo-environnement.

Vue d’ensemble de la fouille en carroyage. Crédit: Eveha, 2021

Un possible bâtiment de l’âge du Bronze ?

À la suite des observations de terrain, le dépôt sédimentaire est interprété à titre d’hypothèse provisoire, comme une unité d’occupation liée à l’emplacement d’un possible bâtiment. En effet, des surcreusements circulaires et réguliers sont observés dans la roche sous-jacente. Si certains peuvent correspondre à des irrégularités naturelles du calcaire,d’autres semblent manifestement liés à une activité anthropique.

Les industries lithiques du Mésolithique

Les industries lithiques sont quasi exclusivement en silex. Les premières observations technologiques et typologiques de l’outillage s’orientent vers une attribution quasi exclusive au Mésolithique et plus particulièrement à sa seconde phase.
Découvert dans un niveau archéologique plus récente puisque datée à priori de l’âge du Bronze , ce corpus lithique demeure néanmoins technologiquement homogène et numériquement non négligeable. D’après les états de surface, un déplacement spatialement limité de ces artefacts est ainsi émis à titre d’hypothèse. Malgré les limites de ce corpus, cette opération permettra de compléter les données encore trop lacunaires sur le Mésolithique dans le sud du Bassin parisien.