PORTO-VECCHIO (2A) – Port de plaisance et de pêche

La fouille préventive sous-marine menée sur le site de l’épave de Porto-Vecchio 5 a été réalisée par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Christelle Chouzenoux. L’opération, menée du 22 mai au 14 juin 2023, intervient dans le cadre du projet d’extension du port de pêche et de plaisance de Porto-Vecchio.
Les investigations archéologiques ont permis de mettre au jour les vestiges d’une épave en bois transportant une cargaison de tuiles en provenance de Marseille et d’Aubagne, datée de la fin du 19e voire du début du 20e siècle.

Une fouille pour étudier les techniques de construction navale

L’un des enjeux majeurs de cette campagne était de caractériser les techniques de construction navale employées au regard de la structure de la charpente et des systèmes d’assemblage observés. Le gisement, qui s’étend sur 35 m de long pour 10 m de large (fig. 1 et 2), est délimité au sud par un enrochement naturel probablement en lien avec le naufrage.

Fig. 1 : Localisation du site, drone. Crédit : Éveha 2023.
Fig. 2 : Extrait de la photogrammétrie du sondage 1. Crédit : Éveha 2023.

L’axe longitudinal de l’épave, matérialisé par la carlingue a été exhaustivement documenté tandis qu’une partie des éléments du vaigrage protégeant le fond de la carène ont été démontés pour analyses (fig. 3 et 4). Il en va de même pour l’ossature transversale formée par des paires de couples séparés par une maille très étroite
ou pour les virures de bordé apparaissant en dessous.

Fig. 3 : Vue depuis l’étrave vers l’étambot après démontage du vaigrage. Crédit : Éveha 2023.
Fig. 4 : Prélèvements. Crédit : Éveha 2023.

Les virures de bordé sont recouvertes sur leur face externe par des plaques de doublage probablement en zinc (actuellement à l’étude) dont la fonction était de renforcer et protéger la coque. Des prélèvements de calfatage assurant l’étanchéité
du navire ont pu être effectués sur les cans des virures (fig. 5). Un élément du massif d’étrave a par ailleurs été mis au jour sous la carlingue (fig. 6), bien que son extrémité n’ait pu être documentée car située hors de l’emprise de prescription. Elle disparaît sous un tumulus de pierres de lest localisé au nord-ouest du site, qui s’est révélé postérieur au naufrage. A l’extrémité sud-est du gisement, une partie de l’étambot ainsi qu’un élément du gouvernail ont été identifiés. Ils feront l’objet d’une restitution photogrammétrique.

Fig. 5 : Détail du calfatage. Crédit : Éveha 2023.
Fig. 6 : Extrémité de la carlingue surmontant le massif d’étrave. Crédit : Éveha 2023.

Les études de ces divers éléments couplées à celles du mobilier ainsi que les analyses xylologiques et dendrochronologiques des bois permettront d’affiner l’interprétation proposée pour ce site et d’en savoir plus quant à la provenance et à la construction
du navire, voire permettront potentiellement son identification.


Revue de presse

https://www.corsenetinfos.corsica/Archeologie-sous-marine-une-epave-du-XIXe-siecle-exploree-au-fond-du-golfe-de-Porto-Vecchio_a71925.html