FIGEAC (46) – 32 rue du Faubourg du Pin

Les fouilles menées sur le site du 32 rue du Faubourg du Pin à Figeac ont été réalisées par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Guillaume Demeure dans le cadre du projet d’aménagement immobilier privé. Les investigations archéologiques ont permis de mettre au jour une occupation en lien avec l’ancien couvent des Augustins qui occupe le site entre la fin du XIIIe siècle et la vente des lieux comme bien national en 1790.

Un site peu connu et documenté

Le quartier du Faubourg du Pin n’est pas le mieux connu de Figeac d’un point de vue historique et archéologique et il en est de même pour le couvent puisqu’il ne subsiste que très peu d’éléments en élévation et que de nombreuses archives le concernant ont disparu. Néanmoins, une opération de diagnostic archéologique menée en 2011 sur des parcelles voisines de la zone de fouille avait révélé des vestiges correspondant probablement à une partie du cloître et des bâtiments conventuels. La présente opération constituait donc un complément non négligeable pour la compréhension de l’organisation et de l’évolution de cet ensemble religieux.

La découverte d’un mur de l’église

L’élément structurant mis au jour le plus marquant est un épais mur traversant toute la zone de fouille selon un axe est-ouest. Il est à mettre en relation avec un arrachement situé en partie basse du bâtiment jouxtant l’emprise étudiée. Ce bâtiment très remanié et reconstruit conserve par ailleurs un pan de mur portant les vestiges de deux baies en arc brisé. Ce mur et les baies pourraient ainsi correspondre aux restes du mur gouttereau nord de l’église du couvent des Augustins.

Fig. 1 : L’épais mur est-ouest (possible mur gouttereau). Crédit : Éveha, 2022.

Un espace funéraire en bordure de l’église

Au sud de ce mur se développe un espace funéraire dense. Les sépultures les plus anciennes sont installées au sein du terrain naturel formé de sables argileux à galets. La plupart sont orientées à l’est et quelques unes comportent des clous de cercueil et/ou des bagues en place. Les recoupements sont nombreux et au moins deux grandes phases d’inhumation sont perceptibles. Un nouveau mur vient ensuite s’appuyer perpendiculairement contre le mur précédemment présenté et couper plusieurs sépultures. Dans le même mouvement, des apports de remblais remontent le niveau de trente à quarante centimètres. Une troisième phase de cimetière apparait alors mais elle se cantonne à l’ouest du nouveau mur. Elle ne rassemble que quelques structures funéraires dont un caveau non utilisé.

Au total 51 sépultures ont été enregistrées auxquelles s’ajoute nombre d’ossements en position secondaire. Les derniers éléments identifiés renvoient à des épisodes de destruction et de récupération des éléments bâtis et à de nouveaux rehaussements des niveaux entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XXIe siècle.

Fig. 2 : Vue d’ensemble des fosses sépulcrales. Crédit : Éveha, 2022.
Fig. 3 : Le mur venant recouper l’espace funéraire. Crédit : Éveha, 2022.

La recherche documentaire à venir, les études de mobilier et l’analyse des données récoltées sur le terrain permettront d’affiner nos connaissances sur l’histoire de ce couvent depuis son installation jusqu’à son abandon et sa destruction.