SAINT-BERTRAND-DE-COMMINGES (31) – La Bourdette

L’intervention menée sur le site de Saint-Bertrand-de-Comminges – La Bourdette a été réalisée par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Benjamin Durand. Elle intervient dans le cadre du projet de mise en valeur des vestiges de la ville antique de Lugdunum des Convènes et, dans le cas présent, du site dit du « temple du forum » mené par la CRMH Occitanie. Depuis 2016, cette volonté de mise en valeur du site est également concrétisée par la mise en place d’un Projet Collectif de Recherche (PCR) de l’École pratique des hautes études (UMR 8546 AOrOc, CNRS ENS-Paris/Université PSL) avec la collaboration du Musée archéologique départemental de Saint-Bertrand-de-Comminges et de la société Éveha/Éveha International, sous la direction de William Van Andringa (École pratique des hautes études, Paris).

Une campagne de nettoyage

Les investigations menées dans le cadre de la présente opération avaient pour but le nettoyage des vestiges antiques du péribole du temple, les murs périmétraux nord et est (Fig. 1 et et 2) et le podium (Fig. 3), mais également des restaurations effectuées consécutivement aux fouilles menées par B. Sapène entre 1924 et 1938.

Fig. 1 : L’absidiole du mur périmétral nord avant nettoyage, vue du sud. Crédit : Éveha, 2023.
Fig. 2 : L’absidiole du mur périmétral nord, après nettoyage, vue du sud. Crédit : Éveha, 2023.
Fig. 3 : Le podium après nettoyage, vue de l’ouest. Crédit : Éveha, 2023.

La découverte d’un bloc antique de grand appareil

En effet, si de nouvelles investigations ont été relancées sur le temple entre 1985 à 1994 – résultant notamment à la réalisation d’un pierre à pierre de tout le péribole laissé au jour – les restaurations des années 1930 étaient encore trop bien conservées
pour justifier leur prélèvement. Or, une partie de ces restaurations s’est, entre-temps, désolidarisée, révélant notamment un bloc d’origine non visible lors de ces derniers travaux (Fig. 4).

Fig. 4 : Bloc en calcaire utilisé en fondation de la cella du podium, vue du nord. Crédit : Éveha, 2023.

Ce bloc avait pu être dégagé lors des fouilles des années 1920-1930, celui-ci étant intégré aux restaurations modernes. Bien qu’il n’ait pu être observé que partiellement, il est évident qu’il s’agit d’un bloc calcaire de grand appareil. À ce titre, il fait probablement partie de la fondation d’un mur. Il sera donc intéressant de considérer son emplacement afin de restituer son rôle au sein du dispositif architectural du monument.

Ainsi, cette opération a non seulement révélé un nouvel élément architectural à même de compléter notre connaissance du temple, mais elle est également venue enrichir la documentation produite entre 1984 et 1994 grâce à la réalisation d’une couverture photogrammétrique de la partie observable du péribole (Fig. 5 et 6).

Fig. 5 : Photogrammétrie du péribole. Crédit : Éveha, 2023.
Fig. 6 : Photogrammétrie du podium. Crédit : Éveha, 2023.

Sur la base de cette nouvelle documentation, de nouvelles propositions pourront peut-être émerger, enrichissant ainsi le débat sur l’organisation architecturale du temple lors de sa construction dans les premières années de notre ère.