AUNEAU-BLEURY-SAINT-SYMPHORIEN (28) – Le Chemin des Pèlerins – Néolithique

L’opération archéologique s’est déroulée sur la commune d’Auneau-Bleury-Saint-Symphorien (Eure-et-Loir) de mars à juin 2023 au préalable de l’aménagement d’une plateforme logistique. Le site du « Chemin des Pèlerins » se localise au sommet d’un plateau limoneux bordé au nord par la vallée de l’Aunay à 1,5 km de distance environ. Ce secteur correspond à la limite septentrionale du plateau beauceron.

L’opération est divisée en deux zones distinctes correspondant chacune à deux principales occupations : une première zone correspond à une occupation du Mésolithique (entre -9000 à -5000 avant notre ère) et la seconde zone est attribuée principalement au Néolithique moyen (entre -4500 à -3500 avant notre ère).

Un locus du premier Mésolithique

La zone 1 couvre une emprise de 3 500 m². Elle se matérialise par un petit locus d’une superficie d’environ 350 m² dont 169 m² ont été fouillés manuellement selon la méthode afférente à ce type d’opération. L’intégralité du mobilier archéologique, exclusivement composé d’une industrie en silex, a été enregistrée en trois dimensions. Dés la phase de terrain, il est soupçonné des aires d’activités différentes au sein de ce locus, avec des secteurs dévolus au débitage et d’autres à des activités d’ordre domestique.

Fig. 1 : Locus du Mésolithique en zone 1. Crédit : Éveha, 2023.

De nombreux prélèvements ont été effectués pour la recherche d’éventuels microlithes ainsi que des éléments pouvant apporter des renseignements sur les problématiques paléoenvironnementales. Les premières observations de terrain sur le mobilier en silex suggèrent une attribution chronologique au premier Mésolithique.

Les observations géomorphologiques croisées à la distribution des artefacts pourront aborder des questions d’ordre taphonomique sur l’état de conservation du niveau archéologique. À la suite de la phase terrain, l’état de conservation du locus semble prometteur et l’analyse spatiale des vestiges pourra être abordée selon des considérations palethnographiques.

Dans la partie nord de cette première zone, des vestiges, essentiellement mobiliers, lithique et céramique, se rapportent également au Néolithique.

L’habitat du Néolithique moyen 2 (-4300 à -3500 avant notre ère)

À un peu moins de 200 m de distance de la première zone, une seconde emprise couvre une surface de 11 200 m². Elle livre quand à elle une plus vaste occupation structurée du Néolithique.

Fig. 2 : Locus principal en cours de fouille du Néolithique en zone 2. Crédit : Éveha, 2023.

L’organisation des vestiges et leur nature, par la présence de foyers, de zones de rejet et d’aires de débitage, évoquent des activités spécifiques liées à une occupation domestique pouvant appartenir à un habitat plus vaste. Aucun plan de bâtiment sur poteau n’a été identifié lors de la fouille. La répartition spatiale des vestiges du Néolithique suppose des secteurs bien conservés et d’autres zones aux conditions taphonomiques moins favorables. Cette conservation différentielle pourrait impliquer une lecture partiellement tronquée de l’organisation spatiale de l’habitat.

Fig. 3: Foyer à pierres chauffées et four à parois aménagées (zone 2). Crédit : Éveha, 2023.

Les premières observations de terrain sur l’industrie en silex et les éléments céramiques, en accord avec les résultats et interprétations du diagnostic archéologique, suggèrent une attribution chronologique au Néolithique moyen 2.

Les recherches se poursuivent désormais en laboratoire.