L’opération archéologique menée sur le site du 1 bd Lakanal à Périgueux a été réalisée par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Jérôme Lachaud, en collaboration avec une équipe de huit à dix archéologues en amont du projet d’installation de réseau d’assainissement et d’adduction d’eau potable mené par le Grand Périgueux. La zone ayant fait l’objet de la prescription archéologique, contiguë à d’autres opérations archéologiques plus ou moins récentes, se décomposait en une fouille préventive (protocole A) et un suivi de travaux (protocole B), tous deux réalisés en même temps. La fouille a ainsi livré des données intéressantes et très complémentaires des précédentes opérations puisqu’elles concernent presque exclusivement la période antique, pour laquelle des éléments bâtis et des sols ont notamment été identifiés .
Le secteur 1
Dans le secteur 1 (Fig. 1), les structures mises au jour se répartissent en deux murs, une tranchée de récupération, trois niveaux de sol construits, deux à trois vestiges de type canalisation, deux fosses et une structure linéaire. Un important remblai moderne se développe sur toute la longueur de tranchée. Les vestiges antiques apparaissent de leur côté à une profondeur croissante du nord vers le sud de 0,80 à 1,10 m environ. Leur densité décroît sensiblement dans la moitié méridionale de ce secteur.
Une canalisation composée de deux piédroits de 0,30 m et d’un conduit de 0,25 m de large a été suivie sur environ 4 m de long selon un axe nord-sud.
L’une des maçonneries est apparue en fond de tranchée sur environ 0,60 m selon un axe nord-est – sud-ouest et conserve sur son parement méridional un enduit peint monochrome blanchâtre sur environ 0,15 m de hauteur (Fig. 2). La zone au sud de la maçonnerie a livré en fond de tranchée une couche d’enduits peints, eux aussi blanchâtres et sans décors, dont plusieurs éléments sont encore en connexion, face peinte vers le haut. Cette zone d’enduits peints effondrés en place s’étend sur moins de 2 m au sud du mur et recouvre un sol bâti en mortier de chaux, qui se développe sur au moins 4 m vers le sud (Fig. 3).
Le secteur 2
Au sein du secteur 2, deux fossés, une fosse, cinq murs, cinq tranchées de récupération, un caniveau ainsi qu’une probable canalisation en partie récupérée ont été identifiés. Le tiers occidental de cette zone n’a pas livré de vestige structuré, mais d’épais niveaux riches en matériaux de construction renferment un important lot de fragments d’enduit peint épars, aux coloris principalement ocres et rouges, dont certains possèdent des décors végétaux (Fig. 4).
Les deux murs les mieux conservés se développent respectivement sur 10 et 3,5 m de long ; leur restitution théorique, hors emprise de fouille, dessine un angle perpendiculaire. Ils présentent trois à quatre assises conservées et sont aménagées sur un épais niveau de pierres sèches (Fig. 5).
Deux autres maçonneries identifiées plus à l’ouest, à une cote sensiblement inférieure, sont moins bien conservées et l’une d’elle est perturbée par une tranchée de récupération qui s’étend à l’ouest jusqu’à former un angle droit avec une autre tranchée du même type.
Deux fossés sont apparus en partie médiane du secteur, l’un orienté nord-est – sud-ouest, l’autre d’axe nord-sud. Le fossé principal est postérieur aux maçonneries et s’inscrit en continuité avec un autre fossé déjà identifié lors d’une précédente opération.
Toujours en partie centrale de ce même secteur, un caniveau a été dégagé sur toute la largeur de la tranchée selon un axe nord-ouest – sud-est (Fig. 6). Il est postérieur à plusieurs maçonneries adjacentes. Par ailleurs, ce caniveau s’inscrit en continuité directe avec celui déjà observé lors du suivi de travaux du réseau de chaleur à moins de 2 m au nord-ouest, qui présente la même orientation et les mêmes caractéristiques.
À l’extrémité occidentale enfin, la fouille à mis au jour une maçonnerie en coupe au sein de la berme nord. Son extrémité orientale se compose d’un imposant bloc taillé. Plus à l’ouest, sous les niveaux de remblais ou démolition riches en fragments d’enduit peint décorés, un niveau d’occupation ou de circulation a été identifié.
Le secteur 3
Le secteur 3, très impacté par des réseaux contemporains, a pour sa part livré douze structures, dont cinq aménagements contemporains, un mur, trois structures creuses et trois sols, le tout dans un horizon antique au vu du mobilier céramique récolté.
Les études de mobilier et l’analyse des données récoltées se poursuivent actuellement et permettront d’affiner nos connaissances de ce site et de son occupation.