NOEUX-LES-MINES (62) – La Tourelle et le Rietz

Les fouilles menées sur le site de Nœux-les-Mines au lieu-dit La Tourelle et le Rietz ont été réalisées par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Noémie Arandel dans le cadre du projet d’aménagement de la Société de Distribution Noeuxoise. Le site s’inscrit dans la continuité d’une occupation domestique gallo-romaine identifiée à l’est de l’emprise en 2008, lors du diagnostic (J.-F. Geoffroy) sur le site de Loisinord II. Les investigations archéologiques, menées sur 15 000 m², ont ainsi permis de mettre au jour des chemins et des sépultures datant de l’Antiquité.

Fig. 1 : plan général de l’emprise de fouille. Crédit : Éveha 2023.
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Un vallon sec comme axe de circulation

L’occupation est implantée en bordure d’un vallon sec orienté nord-est/sud-ouest (Fig. 2). Une étude sédimentaire du vallon a été entreprise pour caractériser sa dynamique de comblement. Les premières observations ont permis d’identifier ponctuellement un paléosol au centre du vallon (Fig. 3). Ce dernier est scellé par des niveaux de colluvions successifs, dans lesquels s’inscrit également un ensemble funéraire gallo-romain composé de trois incinérations fouillées lors du diagnostic de 2021 (F. Simon). Les premières conclusions tendent vers une utilisation du vallon sec comme probable chemin avant son comblement. L’implantation locale des occupations de part et d’autre du vallon montre que l’axe de communication au sein de celui-ci a structuré l’occupation humaine de ce territoire, de l’âge du Bronze à l’époque gallo-romaine. Le vallon semble se combler définitivement pendant l’Antiquité tardive, comme l’atteste la présence de deux inhumations dans les derniers niveaux de comblement (Fig. 4).

Fig. 2 : vue aérienne du vallon sec. Crédit : Éveha 2023
Fig. 3 : paléosol visible dans la coupe du vallon sec. Crédit : Éveha 2023
Fig. 4 : vue zénithale de la sépulture à inhumation. Crédit, Éveha 2023

D’autres ensembles funéraires

Un chemin perpendiculaire au premier, ayant perduré jusqu’à l’époque contemporaine, relie la zone à l’occupation domestique gallo-romaine située à l’est (Fig. 5 et Fig. 6). Un second ensemble funéraire à incinération a pu être identifié dans l’un de ses fossés. C’est également en bordure de ce dernier que s’implantent deux inhumations (Fig. 7 et Fig. 8). Une sépulture à incinération isolée (Fig. 9) vient compléter les deux ensembles funéraires connus. Elle se situe au nord du chemin orienté nord-ouest/sud-est. La fosse rectangulaire accueille un dépôt de crémation en ossuaire dans un probable coffre associé à une assiette, une cruche, des fragments de pot et deux monnaies (Fig. 10).

Fig. 5 : vue aérienne du chemin. Crédit : Éveha 2023
Fig. 6 : coupe des fossés formant le chemin gallo-romain. Crédit, Éveha 2023
Fig. 7 : vue zénithale de la sépulture à inhumation. Crédit : Éveha 2023
Fig. 8 : détail d’un anneau en alliage cuivreux à la main gauche du défunt. Crédit : Éveha 2023
Fig. 9 : vue générale de la fosse à incinération. Crédit : Éveha 2023
Fig. 10 : détail de l’amas de crémation. Crédit : Éveha 2023

Enfin, un petit enclos circulaire de 8,4 m de diamètre a été mis au jour en limite septentrionale de l’emprise (Fig. 11). Malgré un mauvais état de conservation et l’absence de mobilier archéologique associé, sa morphologie le situe à l’âge du Bronze. Il s’inscrit dans la continuité des occupations protohistoriques voisines.

Fig. 11 : vue zénithale de l’enclos circulaire. Crédit : Éveha 2023

Les études du mobilier ainsi que des données récoltées se poursuivent actuellement et permettront d’affiner nos connaissances de ce site et de son occupation.