Les fouilles menées dans l’enceinte du château de Versailles, et plus précisément dans son parc, ont été réalisées par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Fabien Buffet-Desfard dans le cadre du projet d’aménagement par GL Event. Les investigations sur les parcelles de « L’Étoile Royale » et du « Gué de l’Étoile Royale » ont ainsi permis de mettre au jour des systèmes hydrauliques allant du 17e au 18-19e siècles, ainsi que des cratères de bombes liés au largage des Alliés à l’été 1944.
Le Gué de l’Étoile Royale : deux systèmes de drains modernes
Cette zone n’a pas fait l’objet d’un diagnostic en amont. En forme de fleur de lys, son investigation a permis de mettre au jour un système de 17 drains parallèles et orientés nord-ouest / sud est. Ce système est recoupé par un second ensemble de 3 à 4 drains en céramique, daté probablement de la fin du XIXe – début du XXe siècle. Ce dernier est constitué d’un drain collecteur axé nord-est / sud-ouest sur lequel viennent se connecter au moins deux drains d’orientation nord-ouest / sud-est.
Par ailleurs, deux cratères de bombes liés au largage des Alliés le 12 août 1944 ont été observés au nord de la fouille.
L’Étoile Royale : un système hydraulique pour les jardins du châeau ?
C’est sur le secteur de l’Étoile Royale, le cœur de la prescription de fouille et le plus riche, qu’a pu être identifié le réseau hydraulique du XVIIe siècle censé alimenter le Grand Canal, pièce maîtresse des jardins du château de Versailles. Ce réseau se compose d’un collecteur central d’orientation nord-ouest / sud-est, sur lequel se rattachent différentes ramifications « capteurs » (8 au nord et 2 au sud ; en gris sur le plan ci-dessous). Ce système se poursuit hors emprise aussi bien au nord qu’au sud.
De plus, quelques structures annexes ont été découvertes : une petite fosse charbonneuse, un possible silo, une fosse en cigare et une grande fosse rectangulaire (possible zone de travail) comprenant une petite zone rubéfiée.
Des vestiges contemporains
Six nouveaux cratères de bombes ont pu être mis au jour. Ils font suite à ceux découverts sur le secteur du Gué de l’Étoile Royale. Ensemble, ils correspondent à la ligne de largage des bombes par les Alliés du 12 août 1944. Deux d’entre eux ont, en partie, impacté le réseau hydraulique.
Pour finir, deux chemins contemporains ont également été identifiés. L’un se trouve au nord de l’emprise, axé est/ouest, identifié par des lambeaux d’amas de pierres. Le second orienté nord-ouest/sud-est, se situe en plein milieu de l’emprise et semble dater de la fin du XIXe siècle.
Les études du mobilier ainsi que des données récoltées se poursuivent actuellement et permettront d’affiner nos connaissances de ce site et de son occupation.