TEULAT (81) – Les Figuarades

Les fouilles menées sur le site Les Figuarades sur la commune de Teulat (81), ont été réalisées par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Thomas-Aloïs Gérardin. Elles interviennent dans le cadre d’un projet d’aménagement routier pour le compte d’ATOSCA, société de concessions d’autoroutes. Les investigations archéologiques menées sur les 12 000 m² de prescription ont permis de mettre au jour la présence de près de 300 vestiges archéologiques, majoritairement datés du Moyen Âge, entre le VIIe et le XIIIe siècle.

Fig. 1 : plan du site. Crédit : Éveha 2024
Fig. 2 : vue aérienne du site. Crédit : Éveha 2024

Une aire d’ensilage médiévale

Les découvertes ont permis d’envisager le site comme une aire d’ensilage contrainte par un paléo-chenal et associée à un ou plusieurs axes de circulation. Lors du diagnostic archéologique opéré par l’Inrap, un petit nombre de fosses avait été identifié comme des silos, correspondant à une possible zone de stockage (Fig.3 et Fig.4). La fouille a donc permis d’étayer cette hypothèse mais dans une proportion bien plus conséquente qu’envisagée en amont. En effet, la fouille n’a pas permis d’appréhender la totalité de l’occupation, car cette aire d’ensilage semble se développer au-delà de la zone de prescription.

Les nombreux silos qui ont été découverts étaient regroupés au nord-est du site. Les premières analyses spatiales initiées dès la phase de terrain ont permis de remarquer des espaces vides et des délimitations autour de l’aire d’ensilage, en lien probable avec l’implantation de certains fossés. Ces découvertes permettent d’émettre l’hypothèse d’un fractionnement de l’espace par le biais du système fossoyé grâce à l’installation de plusieurs fossés bordiers (Fig.5).

Fig. 3 : vue en coupe d’un silo. Crédit : Éveha 2024
Fig.4 : vue en plan d’un silo. Crédit : Éveha 2024.
Fig. 5 : vue en plan de l’angle d’un fossé. Crédit : Éveha 2024.

Existence d’un paléo-chenal

Un paléo-chenal orienté nord-est/sud-ouest traversant le site en partie orientale a été découvert. Plusieurs interrogations sont toujours en suspens à ce jour et seront le sujet d’investigations ultérieures. Si la forme de ce paléo-chenal a bien été identifiée, sa nature (ruisseau naturel ou anthropique) reste à être précisée. De même, s’agit-il d’un ru intermittent ou est-il resté en eau sans discontinuer ? Enfin, ce cours d’eau était-il déjà comblé lors de l’occupation médiévale ? Autant de question auxquelles la post-fouille permettra peut-être d’apporter des éléments de réponses.

Problématiques scientifiques à venir …

L’étude des structures qui composent cet ensemble permettra d’aborder plusieurs problématiques : anthropisation du territoire, activités agricoles (étude des restes carpologiques) et économiques inhérentes au site, qualité de vie des occupants (études des restes de faune (Fig.6)), etc. Les recherches paléo-environnementales et géo-morphologiques menées durant la post-fouille permettront également d’affiner notre compréhension de l’implantation de ce site dans le paysage. L’analyse typo-chronologique pratiquée à la fois sur la céramique et le petit mobilier (instrumentum) précisera sans aucun doute l’organisation spatiale et donc le mode de fonctionnement de cette aire d’ensilage au cours du temps. Enfin, la synthèse de toutes ces données permettra de mettre en perspective les résultats de l’opération avec les connaissances actuelles des occupations médiévales similaires découvertes dans la région.

Fig. 6 : vue en plan d’un dépôt faunique. Crédit : Éveha 2024.