Saint-Vite (47) – Moulin de Saint-Vite

L’étude de bâti menée sur le site du Moulin de Saint-Vite a été réalisée par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Séverine Mages. Elle intervient dans le cadre du projet de remise en navigabilité du Lot et du déplacement d’une microcentrale éléctrique incluant aussi la création d’une passe à poissons au niveau du seuil. Pour cela le projet prévoit la destruction totale du site archéologique du moulin de Saint-Vite (XIII-XIXe siècles) jusqu’au rocher et l’arasement du seuil en bordure de l’écluse sur une profondeur de plus de 2 m.

Les investigations archéologiques ont permis de mettre au jour six campagnes de construction datant du Moyen-Âge jusqu’à l’époque contemporaine.

La première phase datée des XIIIe et XIVe siècle correspond aux parties basses du moulin. Edifié en bel appareil de pierres de taille, il s’établissait en contrebas d’un chemin et était directement posé sur le rocher. A l’amont, sa façade présentait en partie basse, quatre pertuis ouvrant par des arcs plein cintre menant à deux salles voûtées contenant chacune deux roues horizontales maintenues dans des structures maçonnées. Entre ces salles, prenait place un canal de fuite. Les roues munies d’un axe vertical traversant la voûte de la salle actionnaient des meules installées à l’étage au-dessus.

Vue générale du moulin avant fouille, Saint-Vite (47), rue du Lot, S. Mages, Eveha

A ce moulin était associait un seuil, construit d’après les textes, par Étienne de Piis à la fin du XIIIe siècle afin d’alimenter deux moulins en miroir, le moulin de la Mothe sur la rive droite et le moulin de Saint-Vite sur la rive gauche. Ce n’est qu’à la fin du XVIIe siècle que la physionomie du moulin se transforme avec la création d’une écluse hollandaise et d’un chemin de halage.

Puis, près d’un siècle plus tard, en 1760, le moulin fait l’objet d’un agrandissement vers le sud. Deux pertuis menant à une salle des roues voûtée ainsi qu’un canal de fuite sont alors édifiés en grand appareil de pierres de taille. En même temps le chemin de halage est reconstruit.

Vue des pertuis côté amont, Saint-Vite (47), rue du Lot, C. Ars, Eveha
Vue d’une des chambre des roues, Saint-Vite (47), rue du Lot, C. Ars, Eveha

Au milieu du XIXe siècle, peu après la rénovation de l’écluse qui intervient en 1840, les parties hautes du moulin sont relevées de trois étages afin de transformer le moulin en minoterie industrielle. Ajoutons que juste avant l’opération le bâtiment conservait encore tout son équipement production.

Quelques temps plus tard, le chemin de halage semble abandonné pour permettre la construction d’une extension datable de la fin du XIXe siècle.

Enfin, les dernières campagnes de constructions correspondent aux ajouts de bâtiments en béton liés aux implantations des turbines hydroélectriques. La première, située dans la chambre des roues sud, a été installée en 1969, peu de temps après l’arrêt de l’activité de la minoterie. La seconde turbine, quant à elle, a été mise en place en 2014 par les propriétaires actuels, à l’intérieur de l’écluse.

En ce qui concerne le mobilier et les données récoltées au cours de cette opération, leurs études se poursuivent actuellement. Elles permettront d’affiner nos connaissances sur l’évolution de ce site et de son environnement.