Les fouilles menées sur le site des Moutiers en Retz ont été réalisées par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Gaël Barracand. Elles interviennent en amont d’un projet de lotissement réalisé par la société Besnier Aménagement.
L’opération archéologique des Moutiers en Retz (tranche 2) de la ZAC du quartier du diable au lieu-dit Le Bois des Tréans a été effectuée entre le 8 juin 2020 et le 10 juillet 2020. Le site est implanté sur d’anciennes parcelles boisées ou couverts de taillis épais. Cette emprise de 4176 m² a été décapée sur une surface se limitant à 2316 m² du fait de la présence de nombreux obstacles tels qu’un bassin de rétention d’eau, des arbres et des haies contemporaines. La prescription portait sur une concentration de structures de types « fosses » et « trous de poteaux » contenant pour certaines du mobilier céramique et lithique attribué à la période du Néolithique ancien ou moyen (4800 à 4300 avant notre ère).
La reprise du diagnostic : un niveau contemporain
La fouille a permis de constater l’absence des structures identifiées au diagnostic. L’unité stratigraphique US 2.(Fig. 1) sous l’horizon végétal devait correspondre selon la géomorphologie locale à des coulées de solifluxion et de colluvions dans lesquelles se trouvent les structures des occupations néolithiques. Toutefois, sur la très grande partie de l’emprise (les 3/4 en partie sud), cette couche semble bouleversée par des activités contemporaines, comme en témoigne la présence de houille et de goudron. Ces perturbations ont certainement détruit des structures anciennes et brassé le mobilier des différentes périodes observées (Néolithique et Moyen Âge). L’ensemble a également été perturbé par la présence importante du milieu végétal (arbres et haies). Ces évènements ont formé différentes tâches de couleur brune correspondant à des perturbations racinaires, des dépressions naturelles, des fosses de plantations et d’éventuels chablis qui ont été interprétés comme des structures anciennes ayant emprisonné du mobilier. La présence de ce dernier au sein de ces tâches résulte des différentes perturbations végétales et humaines. Ainsi, l’US 2 correspond à un niveau des remblais contemporains qui vient remplacer le niveau de colluvions sur une grande partie de l’emprise. Une seule petite fosse a été mise au jour lors du premier décapage mécanique.
Un second niveau occupé du Néolithique à nos jours
Le second décapage, axé principalement sur la partie nord de l’emprise (la mieux conservée), a permis de retrouver ce niveau de colluvions non perturbé correspondant à l’US 2 et dans lequel des structures et des épandages de vestiges ont été mis au jour. Les structures découvertes correspondent à des petites fosses et rejets de coquillages dont la chronologie semble s’étaler entre le Néolithique final (2900 à 2150 avant notre ère) et les périodes moderne et contemporaine. Quelques petites fosses ou rejets de charbons et d’oxydes ainsi que des fosses au comblement noir ont été également identifiées. Une sépulture attribuée à la période contemporaine est aussi présente. Deux amas céramiques (Fig. 2) accompagnés d’épandages ont été découverts ainsi qu’une grande fosse (Fig. 3) comprenant du mobilier céramique de deux périodes différentes du Néolithique final et de la Tène ( 450 à 50 avant notre ère).
Les premiers résultats, apportés par les différentes études encore en cours, indiquent donc une succession de traces d’occupations au Néolithique final (2900 à 2150 avant notre ère) (identifié par la céramique), durant la Tène (450 à 50 avant notre ère) (quelques éléments céramiques et des augets à sel), durant le haut Moyen Âge (les rejets coquillés), pendant le bas Moyen Âge, l’Époque moderne (quelques éléments céramique) et à l’Époque contemporaine (remblais correspondant à l’US 002).