Les fouilles menées sur le site de NZA 1000 – La Fade à Saint Ignat (63) ont été réalisées par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Simon Lemaître sur près de 25 000 m². Elles intervenaient dans le cadre du projet d’aménagement d’un bâtiment industriel par Limagrain ingrédients. Les investigations archéologiques ont permis de mettre au jour un peu plus de 1000 structures archéologiques témoignant de différentes occupations depuis l’âge du Bronze moyen jusqu’au Moyen Âge.
L’âge du Bronze moyen (env. 1600-1300 av. J.-C.)
Le Bronze moyen est principalement représenté par une vingtaine de fosses et une sépulture, dont la chronologie reste à confirmer, localisées au nord de l’emprise. Ces vestiges témoignent de l’existence d’une ou plusieurs unités domestiques d’habitat sur le secteur. Si les réflexions qui pourront être faites sur ce petit habitat resteront limitées par le nombre de vestiges et l’absence de structures légères de type trous de poteau, le lot céramique provenant des structures est dans un état de conservation remarquable et permettra largement d’alimenter les corpus régionaux, tant le Bronze moyen reste à ce jour assez mal connu en Auvergne.
L’âge du Bronze final (1300-800 av. J.-C.)
Le Bronze final est essentiellement représenté par des fosses polylobées souvent interprétées comme des fosses d’extractions de sédiment servant ensuite de dépotoirs domestiques. Ces vestiges sont répartis assez lâchement sur l’ensemble de l’emprise de la fouille et témoignent d’unités d’habitats dispersées sur le secteur. Les lots de céramique de cette période, assez volumineux, sont également dans un bon état de conservation et alimenteront largement les corpus régionaux.
Le second âge du Fer (env. 460-30 av. J.-C.)
Une petite occupation du début du second âge du Fer (La Tène), qui n’avait pas été identifiée lors du diagnostic archéologique, a été mise au jour et étudiée pendant la fouille. Elle se matérialise par le négatif d’un grand bâtiment quadrangulaire monté sur poteaux, de quelques fosses dites « fosses celliers » et d’une série d’autres fosses plus variées. Ces vestiges sont principalement localisés au centre de l’emprise et semblent assez circonscrits. Cette petite occupation viendra illustrer les occupations des plaines de l’Auvergne pour la période du début du second âge du Fer qui reste à ce jour encore assez peu documentée.
L’Antiquité (env. -30 à 500 ap. J.-C.)
Les vestiges qui se rattachent à l’Antiquité couvrent une période assez longue qui s’étend du Ier s. au IVe siècle de notre ère. Ils sont de nature assez variés : puits, structures maçonnées, marre, trous de poteau, four culinaire, foyer, fosse, etc. et se concentrent principalement dans la moitié sud de l’emprise de fouille. Nous mentionnerons aussi la présence d’un petit secteur funéraire qui regroupe quelques inhumations d’immatures. L’ensemble correspond à une occupation rurale assez atypique pour l’Antiquité. Ce type de site est assez mal connu en Limagne et le site de La Fade apportera donc vraisemblablement des données nouvelles sur l’occupation du terroir auvergnat antique.
Le Moyen Âge
Pour finir, une petite batterie d’environ douze silos découverte au nord de l’emprise se rattache au Moyen Âge. Seuls vestiges, à priori, de cette phase chronologique sur l’emprise de fouille, ils suggèrent cependant la présence d’un habitat médiéval à proximité.
Perspective
Les recherches se poursuivent actuellement en agence, et bien que les études du mobilier et des données du site NZA 1000 – La Fade soient tout juste amorcées, nous savons déjà par les observations faites sur le terrain que ce site permettront d’apporter un certain nombre d’éléments nouveaux pour les principales périodes représentées.