La fouille de la Villeneuve-au-Châtelot, « Les Argentolles », « Le Rouest, » Zone 3, a été menée par une équipe de la société Eveha du 24 août au 09 septembre 2020 sous la direction de Jan Veron. Elle s’est déroulée consécutivement à un arrêté de prescription émis par le service régional d’archéologie du Grand Est. Ces recherches interviennent en amont de l’extension des carrières de sables et de graviers exploitées par l’entreprise Saint-Christophe (Eurovia).
Les vestiges de l’âge du Bronze ancien (-2100-1600 av. J.-C)
L’opération a permis de mettre au jour un ensemble de huit structures profondes se rapportant à la typologie des fosses à profil en « Y-V-W ». Les premiers éléments de datation recueillis tendent à indiquer qu’au moins deux d’entre elles remontent à
l’Âge du Bronze ancien. L’une de ces fosses a livré ce qui constitue la découverte majeure de cette fouille : un clayonnage en bois conservé en place en fond de structure. Il s’agit là d’un premier exemple ouvrant la voie aux prémices d’une analyse architecturale concrète des aménagements périssables au sein de ce type de fosses qui, jusqu’à présent, n’étaient que soupçonnés.
Les vestiges de la Protohistoire et de l’Antiquité
Le site a également permis d’aborder une occupation antique constituée de six à sept bâtiments sur poteaux, de quatre puits et d’un potentiel routoir, c’est-à-dire d’un lieu dans lequel on faisait rouir les tiges de plantes textiles par immersion dans l’eau (étude des phytolithes en cours). Le tout s’insère dans une trame parcellaire qui semble d’origine protohistorique. Ces découvertes sont à mettre en perspective avec les nombreux autres sites gallo-romains repérés sur le territoire de la commune de La Villeneuve-au-Châtelot et des communes avoisinantes. Il s’agit ici d’intégrer les données acquises ces dernières années dans un modèle spatial afin de faire progresser la compréhension des différents sites, d’appréhender leur nature et de percevoir les relations qu’ils entretiennent entre eux.
