Les fouilles menées sur le site d’Osny « ZAC Demi-Lieue » ont été réalisées à l’automne 2020 par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Yannick Prouin. Elles intervenaient dans le cadre du projet d’aménagement de la Communauté d’Agglomération de Cergy-Pontoise. Les investigations archéologiques ont permis de mettre au jour un double enclos circulaire datant de l’âge du Bronze ancien (env. -2200 à -1600 av. J.-C.). Les études du mobilier ainsi que des données récoltées se poursuivent actuellement et permettront d’affiner nos connaissances de ce site et de son occupation.
Description des vestiges
L’emprise de fouille prescrite englobe un monument constitué d’un fossé externe de 37 m de diamètre (1,5 m à 2,2 m de large ; 1 m de profondeur) et d’un fossé interne de 22 m de diamètre (1,3 à 1,8 m de large ; 0,75 m de profondeur). Des sondages manuels puis mécaniques ont permis d’enregistrer un total de 33 coupes transversales réparties entre les deux fossés. Celles-ci ont permis d’étudier des séquences de comblement générales similaires dans les deux structures, témoignant d’un remplissage lent et naturel. En effet, après une première phase de comblement, la partie centrale du remplissage est occupée par des rejets anthropiques ou par des phases de stagnation d’eau : les fossés sont donc restés ouverts assez longtemps. Le comblement terminal est, quant à lui, massif puisqu’il concerne généralement les 40 à 50 cm supérieurs. Par ailleurs, des coupes longitudinales ont permis d’écarter l’hypothèse de fossés palissadés. Par contre, si aucun indice de talus effondré n’existe dans les coupes, l’étude des variations du front de décarbonatation permet d’envisager l’existence d’un merlon de terre à l’intérieur de chacun des fossés.
Le mobilier archéologique
Très peu d’artefacts ont été mis au jour : il s’agit essentiellement de mobilier lithique et minéral découvert dans les niveaux supérieurs du comblement des fossés. Le corpus est complété par une épingle en alliage cuivreux mise au jour dans le fossé externe. Le prélèvement systématique des charbons permettra d’affiner la datation de toutes les séquences de comblement, depuis la création du monument jusqu’à son abandon.
Une fonction funéraire ?
Bien qu’aucune sépulture n’ait été mise au jour au sein de ce monument, sa typologie, son implantation topographique ou encore sa chronologie permettent de le considérer comme relevant de la sphère funéraire.
Cette opération archéologique offre donc une opportunité rare de documenter le début de l’âge du Bronze, période encore trop peu appréhendée à l’échelle régionale et de renseigner une architecture funéraire encore mal connue.
