FOURQUEVAUX (31) – Carbonade – Parc du Griffon

Les fouilles menées sur le site de Fourquevaux au lieu-dit Carbonade ont été réalisées par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Claire Pesenti. Elles interviennent dans le cadre du projet d’aménagement du lotissement du Parc du Griffon initié par AS Aménagement. Les investigations archéologiques ont permis de mettre au jour deux occupations distinctes comprises entre la fin du Moyen Âge (15e s.) et le 19e s. sur un peu plus d’1 ha.

L’occupation de la fin du Moyen Âge

Le secteur septentrional du site a livré 10 structures de stockage, réparties en deux noyaux, et délimitées par un fossé au sud-ouest dont la fonction drainante est incontestable. Les silos (fosses de stockage creusées dans la terre) mesurent entre 1,10 m et 1,75 m de profondeur et certains cols étaient encore conservés. Des aménagements de tuiles, liées à de l’argile et disposées contre les parois, ont été observés dans quelques exemplaires.

Le mobilier est riche et varié : céramique du 15e s., mobilier métallique (lames, fers à cheval, fer de lance, harpon, boucle de ceinture, éléments vestimentaires en alliage cuivreux etc.), pierres à aiguiser, galets, verre dont un verre à pied, rares monnaies et de très nombreux fragments de coquilles d’œufs. Un radier de petits fragments de terre cuite, installé à proximité des structures de stockage, pourrait correspondre à une aire de battage des céréales. Plusieurs trous de poteau gravitent autour et témoigneraient d’aménagements liés à l’ensilage. Des fosses, des fossés, une tranchée et un puisard implanté au nord-est de l’emprise, en bas de pente, complètent cette occupation de la fin du Moyen Âge.

Fig. 1 : Plan général des vestiges. Crédit : Éveha, 2021.
Fig. 2 : Exemple de silo mis au jour. Crédit : Éveha, 2021.

L’occupation de L’Époque moderne

Le site est à nouveau occupé au cours du 17e s. Un chemin creux reliant Fourquevaux à Baziège traverse l’emprise de site sur 108 m de longueur et 17 m de largeur. Il peut atteindre par endroit plus de 3,50 m de profondeur.

Au sud-ouest de ce dernier se développe un bâtiment à double fonction (habitat et grange) de 25 m de longueur sur 11,50 m de largeur. Le plan se dessine grâce aux tranchées de récupération de murs en briques et en terre, aux piles peu fondées et aux trous de poteau encadrant les tranchées. Deux silos sont condamnés lors de la construction de ce bâtiment. L’approvisionnement en eau se faisait grâce à un puits installé à proximité de ce dernier et du chemin. Son cuvelage devait être installé dans une fosse de plus de 2 m de largeur sur 0,70 m de profondeur. Le conduit du puits est ensuite réduit sur 1 m de largeur. La création a été facilitée par des encoches symétriques et régulières, aménagées dans les parois. Le fond du puits a été atteint à plus de 7 m de profondeur. Le premier niveau d’abandon a livré un récipient complet en alliage cuivreux, des fragments de verre, quelques fragments de faune et de très nombreux éléments en céramique. Cet ensemble est abandonné soit à la toute fin du 18e s., soit au tout début du 19e s. puisque le cadastre napoléonien (1811) indique seulement des terres cultivées, vierges de toute construction.

Fig. 3 : Mur maçonné en briques. Crédit : Éveha, 2021.
Fig. 4 : Vue au drone du site et du chemin creux. Crédit : Éveha, 2021.

Les études du mobilier ainsi que des données récoltées se poursuivent actuellement et permettront d’affiner nos connaissances de ce site et de son occupation.