CAUTERÊTS (65) – Refuge Wallon-Marcadau

Dans le cadre du projet de réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau dans les Hautes-Pyrénées, porté par la Communauté de communes de Saint-Savin, d’importants travaux d’adduction d’eau ont été réalisés. Un suivi archéologique, prescrit sur toute la longueur de l’adduction d’eau, a été mené à l’automne 2021 sous la responsabilité de Damien Gazagne.

Le suivi de travaux de la conduite d’eau

Sur un tracé long de 2,4 km, s’étageant entre 1850 m et 2400 m d’altitude, 23 vestiges archéologiques ont été impactés par les travaux et répertoriés. Au premier rang de ces vestiges, on retrouve des foyers, des fosses et quelques fonds de cabane. Les traces des structures archéologiques identifiées au niveau même de la conduite d’eau sont cependant ténues, la faible largeur de la tranchée ayant gênée la visibilité des archéologues.

La chronologie des vestiges découverts n’est pas encore assurée à l’issue des travaux de terrain. Des fonds de cabane et des enclos visibles en surface appartiennent vraisemblablement à la période moderne ou médiévale. Mais la profondeur d’enfouissement de certains vestiges, à plus de 80 cm de profondeur, permet de penser que la vallée du Marcadau a été occupée dès la plus haute Antiquité. Les datations C14 des charbons de bois issus des foyers et des fonds de cabane permettront de rattacher ses occupations de fond de vallée à des périodes chronologiques plus précises. Des logs géomorphologiques, aussi appelés colonnes stratigraphiques, ont également été réalisés et leur étude viendra compléter les données archéologiques.

Les travaux dans la vallée du Marcadau. Crédit : Éveha, 2021.
Vue depuis le captage de source, à 2400 m d’altitude. Crédit : Éveha, 2021.

La prospection de la vallée du Marcadau

En amont des travaux d’adduction d’eau, une prospection archéologique a été menée sur les versants nord et sud de la vallée du Marcadau. Celle-ci a été complétée de manière systématique par la suite, à la faveur des nombreuses interruptions de travaux pour des raisons techniques et logistiques. C’est au total une centaine de vestiges archéologiques – toutes périodes confondues – qui a été répertoriée. Ces données viennent compléter les prospections menées dans les années 1980-1990 par Jacques Blot et Frédéric Guédon dans la vallée du Marcadau.

Ont été inventoriés des tumulus avec coffre se rattachant au Néolithique ou à la Protohistoire, des cercles de pierres (cromlechs) à la fonction et à la chronologie indéterminées, et beaucoup de vestiges liés à des activités pastorales – cabanes de bergers et enclos à bétail – pouvant se rattacher aussi bien à la Protohistoire qu’à l’époque moderne.

Tumulus à coffre. Crédit : Éveha, 2021.
Cercle de pierre. Crédit : Éveha, 2021.
Cabane de berger. Crédit : Éveha, 2021.

Cette opération d’archéologie préventive permettra d’enrichir la carte archéologique de ce petit secteur de haute montagne des Pyrénées.