Les fouilles menées sur le site de la ZAC de la Pierre couchée (49) ont été réalisées par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité d’Annaïg Le Martret entre septembre et octobre 2021. Elles interviennent dans le cadre de la réalisation d’un lotissement aménagé par la société Alter Public. Les investigations archéologiques menées sur deux zones distinctes ont permis de mettre au jour une occupation principale datée du Haut-Empire romain.
L’ensemble des vestiges découverts sur une surface décapée de 3 710 m² se concentre principalement au niveau de la zone ouest. Ce secteur a révélé la présence d’un vaste enclos palissadé sur poteaux, probablement quadrangulaire, dont seul l’angle sud-ouest se trouve localisé dans l’emprise de fouille. La majeure partie du site se développe vers le nord, sous le lotissement voisin (Fig. 2). Deux probables états de construction de la palissade semblent pouvoir être reconnus. En effet, si la palissade est principalement caractérisée par d’imposants trous de poteau rapprochés et munis de calages massifs (Fig. 3), un premier état est apparu, sous la forme de trous de poteau de dimensions moindres, légèrement décalés vers le sud. Les pierres utilisées pour les calages sont de natures variées, mais ne comportent pas d’éléments exogènes. Le schiste gréseux, le calcaire, le quartz et le poudingue utilisés comme calage sont d’origine locale.
La partie interne de l’enclos a livré peu de vestiges. Nous noterons toutefois la présence de trous de poteau parallèles à la palissade, qui pourraient être révélateurs d’une sorte de galerie périphérique. Par ailleurs, plusieurs trous de poteau semblent participer à des constructions qui se développeraient vers le nord, hors de l’emprise.
À l’est et à l’extérieur de l’enclos principal, un bâtiment quadrangulaire sur poteau respecte l’orientation de la trame antique. Il pourrait être inclus dans un enclos secondaire accolé, mais cela reste à éclaircir.
Sur l’ensemble de ce secteur pourtant densément occupé, les témoins mobiliers recueillis dans les vestiges d’époque antique sont terriblement indigents et n’apporteront que peu d’indices sur la chronologie et la nature de l’occupation. Ils sont principalement constitués de fragments de terre cuite architecturale et de quelques fragments de céramique rares et épars.
Enfin, une structure profonde localisée à l’intérieur de l’enclos palissadé (Fig. 4) et interprétée comme un silo en raison de son profil piriforme a été découverte. La similarité de son comblement – marqué d’effets de battements de l’eau – avec celui d’un puisard trouvé à l’est de l’enclos nous incite à associer ces deux structures, potentiellement antérieures à l’occupation antique. Le creusement, quadrangulaire, de ce puisard atteint une profondeur de plus de 2 m (Fig. 5). Un fossé curviligne alimente ce puisard. Son profil, formant un V très profond, découle manifestement de l’érosion provoquée par la circulation de l’eau dans la grave. La présence de fragments et d’outillage en silex dans le comblement du puisard (et alentours) et l’absence totale de mobilier antique tel que des fragments de terre cuite évoque une datation ou un bruit de fond ancien possiblement de l’époque Néolithique. Des échantillons de charbons de bois récoltés à la fois dans le puisard et dans le silo seront analysés dans l’optique d’une datation 14C.
La seconde zone localisée à l’est de l’emprise de fouille n’aura livré que peu de vestiges. Elle est principalement occupée par un parcellaire antique et moderne / contemporain, ainsi que par quelques creusements ponctuels et peu profonds. L’ensemble de ces vestiges a été exploré, permettant la découverte de quelques éléments céramiques au sein de deux fossés, mais aucun vestige bâti.