Les fouilles menées sur le site de Muzillac (56), Questannette ont été réalisées par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Marine Gourmelon. Elles interviennent dans le cadre du projet d’aménagement de lotissement par l’entreprise Acanthe.
Les investigations archéologiques d’une superficie de 2640 m² ont permis de découvrir un enclos, matérialisé par un fossé curviligne d’une longueur de 50 m, à l’intérieur duquel un petit ensemble funéraire datant du premier âge du Fer (VIIIe -VIe siècle avant notre ère) a été mis au jour.
Cet ensemble se caractérise par une tombe de forme quadrangulaire longue de 2,50 m et large de 1 m. Elle est entourée par un petit enclos « en agrafe » clos sur trois de ses côtés (Fig. 2). La partie ouverte à l’ouest fait face au bord interne du fossé curviligne.
Au moment de la fouille de la structure, un vase complet a été découvert dans la partie supérieure du comblement de la sépulture et pourrait correspondre à un petit dépôt. Les bords de la tombe sont aménagés par des pierres disposées tout le long des parois. Dû à l’acidité des sols de la région, aucun reste osseux n’a été retrouvé. La fouille a par contre permis de mettre au jour un ensemble de 17 bracelets à bossettes dans la partie centrale de la tombe (Fig. 3). Empilés les uns sur les autres, ils étaient probablement portés par le défunt au moment de son inhumation. Ce type de bracelets est connu pour la fin du VIIe ou début du VIe siècle avant notre ère. Leur découverte en position primaire au cours d’une opération archéologique et au sein d’un aménagement funéraire peu connu pour la période et la région font de ce dépôt une découverte remarquable. Notons également qu’un autre bracelet en bronze, de facture beaucoup plus simple, a été retrouvé dans le tronçon oriental de l’agrafe (Fig. 4). Déposé sur le fond de la structure, il pourrait également correspondre à un dépôt en lien avec l’aménagement funéraire.
L’étude et la restauration de ce mobilier nous apporteront très certainement de précieux renseignements : il n’est en effet pas rare de pouvoir observer des traces de matériaux organiques ou de retrouver des esquilles d’os, conservées par leur proximité avec le métal. Ces études nous permettront ainsi d’affiner nos connaissances sur les pratiques funéraires au premier âge du Fer (Hallstatt) dans l’ouest de la France.