Les fouilles menées dans le parc éolien des Nouvions à Nouvion-et-Catillon ont été réalisées par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Marion Dahlet. Réalisées dans le cadre du projet d’aménagement d’une plateforme éolienne par RWE, elles constituaient une opportunité de documenter une occupation de la fin du premier âge du Fer, par ailleurs encore rarement identifiée en contexte de plateau. La prescription portait ainsi autour de la découverte lors du diagnostic d’une fosse polylobée attribuée à la fin du premier âge du Fer (Halstatt D), ainsi qu’autour de fosses et de potentiels trous de poteau, indiquant possiblement la présence d’un petit habitat ouvert.
Sur les près de 4000 m² de terrain fouillés, 102 structures avaient été enregistrées initialement, avant qu’une partie de soit annulée ou annotée comme chablis. Huit impacts d’obus, deux sondages de dépollution pyrotechnique et un sondage géotechnique ont également été enregistrés, sans toutefois être fouillés.
La fosse polylobée de l’âge du Fer
La fouille de la fosse découverte au diagnostic, dite au départ « fosse d’extraction », a fourni un ensemble mobilier conséquent et cohérent avec ce qui avait déjà été observé au diagnostic. Les différents lobes ont été testés manuellement et complétés par une ouverture mécanique, cette dernière ayant révélé finalement la présence d’une batterie de petits silos.
Un habitat ?
Si la présence d’un habitat était envisagée au terme du diagnostic, aucun indice concernant la présence d’un habitat n’est apparu à la fouille : les trous de poteau enregistrés étaient isolés et disposaient d’un comblement peu convaincant car peu anthropisé, tout comme les fosses indéterminées.
Une occupation au Néolithique
La suite de l’opération a, en revanche, révélé un autre type d’occupation, avec la découverte de trois fosses en Y dites « Schlitzgruben », de deux fosses profondes et de deux puits dont l’un semblant tout de même plus moderne.
À noter que l’une des fosses Schlitzgruben dispose de fantômes de trous de piquet en son fond, étayant l’hypothèse qu’il s’agirait bien d’une fosse de chasse, du moins pour ce site.
La présence de Schlitzgruben, le profil complet des fosses profondes et les comblements observés très érodés, font penser que l’occupation principale du site se situerait au Néolithique.
Cette hypothèse restera à confirmer par la suite avec les résultats des différentes études et la recherche d’éléments comparatifs : étant donné la faible quantité de mobilier conservé sur l’ensemble de l’emprise, les prélèvements ont été multipliés afin de pouvoir diversifier les types d’analyses, dans le but, dans la mesure du possible, d’identifier, de dater les structures et de comprendre la fonction globale du site.