LIBOURNE (33) – Place Saint-Jean

Dans le cadre de la rénovation du réseau de collecte des eaux usées du centre historique de Libourne, une opération de suivi de travaux a été mise en œuvre au niveau du parvis de l’église Saint-Jean sous la direction de Guillaume Seguin. La tranchée de suivi, de 50 m de long et 1,90 m de large par jusqu’à 2,50 m de profondeur par endroits, a permis de mettre au jour de nombreuses sépultures de la fin du Moyen Âge et du début de l’époque moderne ainsi que des vestiges épars de l’époque antique.

Fig. 1 : tracé de la tranchée au niveau du parvis de l’église Saint-Jean. Crédit : Éveha, 2022.

Des sépultures de la fin du Moyen Âge au début de l’Époque moderne

La fouille a permis la localisation de 105 sépultures (Fig. 2). La grande majorité de ces inhumations apparaissait immédiatement sous la couche de préparation de la chaussée, à quelques 0,30 m de profondeur seulement. En raison des contraintes de l’opération (travail en tranchée), la plupart de ces sépultures n’ont pu être fouillées que partiellement. Le mobilier funéraire associé aux défunts était rare et se limitait à quelques épingles de linceul. On note également le dépôt d’une pièce de monnaie dans une vingtaine de sépultures. Les corps étaient majoritairement inhumés en pleine terre. Ces premiers éléments nous permettent d’attribuer ces inhumations à la fin du Moyen Âge et au début de l’Époque moderne.

Fig. 2 : groupe de sépultures médiévales et modernes inhumées en pleine terre. Crédit : Éveha, 2022.

Un tombeau en pierre médiéval

Dans la partie nord du parvis, un coffre en pierre doté d’une logette céphalique a été localisé (Fig. 3 et Fig. 4). Il se situait à environ 1,50 m en dessous du niveau de sol actuel. Ce type de sépulture, plus ancien que les sépultures en pleine terre décrites précédemment, pourrait être attribué aux 12e – 14e siècles. Il contenait le squelette, sans crâne, d’une femme. La dégradation du coffre et le remaniement de la sépulture sont certainement à mettre en relation avec l’installation d’un aqueduc reconverti en égout en 1856.

Fig. 3  : Coffre funéraire médiéval en cours de dégagement. Crédit : Éveha, 2022.
Fig. 4  : Coffre funéraire médiéval intégralement fouillé. Crédit : Éveha, 2022.

Un fossé et des mobiliers de l’époque antique

Dans la partie centrale de la tranchée, un fossé de près de 5 m de large a été observé. Dans sa partie nord, le fond de ce fossé n’a pas été entièrement atteint. Une couche de gravats linéaires évoque fortement une tranchée de récupération. Elle plonge en profondeur et un caisson de blindage a été posé afin de poursuivre la fouille. L’ensemble du mobilier livré est assurément antique, dont un beau fragment de céramique sigillée présentant des décors en relief. La fonction et la datation de ce fossé ne sont pas encore pleinement acquises. En revanche, sa réalisation a engendré une remobilisation de mobilier antique qui atteste une occupation ancienne de ce secteur de la ville de Libourne.