La fouille archéologique réalisée sur le site de la « ZAC Croix Marteau », à Vue (44) par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Yannick Prouin, a permis de mettre au jour une concentration d’enclos fossoyés et une petite occupation domestique potentiellement contemporaines, datées de la fin de l’âge du Bronze final et du premier âge du Fer. L’opération est répartie en deux secteurs, sur une surface totale de 2800 m².
Secteur ouest : les marges d’une possible occupation domestique
Dans le secteur ouest (680 m²) (fig. 2), l’occupation protohistorique est constituée de trois fosses et de huit trous de poteaux. Le mobilier récolté au diagnostic et les quelques fragments de céramique trouvés à la fouille permettent de dater cette occupation de la fin de l’âge du Bronze final et du premier âge du Fer. L’alignement courbe des structures selon un axe sud-ouest/nord-est permet d’envisager que le cœur de cette occupation probablement domestique se trouve au nord de l’emprise prescrite.
Un chemin médiéval y a également été identifié. Il présente une morphologie changeante (fig. 3) : sa largeur varie de 2 m à plus de 6 m et son profil est parfois en cuvette douce parfois en V abrupt. Le mobilier céramique découvert au diagnostic permet de dater ce chemin du second Moyen Âge.
Des fossés rectilignes associés à des chablis appartiennent vraisemblablement au parcellaire moderne, visible sur le cadastre napoléonien.
Secteur est : une série d’enclos
Dans le secteur à l’est (2100 m²) (fig. 4 et 5), est installé l’enclos 101 (13×8 m). Des sondages ont permis de documenter un profil en V avec une stratigraphie homogène (fig. 6) et de récolter du mobilier céramique daté du Bronze final et du 1er âge du Fer. Une entrée d’environ 0,90 m de large, aménagée dans l’angle sud-est, permet d’accéder dans l’aire interne. Un chemin ancien passe au milieu de l’entrée, seule la tête est a pu être documentée. Quatre trous de poteaux ont été identifiés dans ce secteur : trois sont dans l’aire interne de l’enclos et un autre se trouve entre celui-ci et le chemin. La présence d’un bâtiment est probable, mais la disposition des poteaux interdit sa contemporanéité avec l’enclos.
Plus au sud, une fosse oblongue (2,20×0,90 m) avec des parois évasées et un fond plat pourrait témoigner de la présence d’une sépulture, toutefois en l’absence de squelette cette hypothèse reste fragile.
Au centre et ouest de l’emprise, deux enclos respectivement de forme quadrangulaire (4,8×5,3 m) avec une entrée aménagée au nord, et en agrafe (4,1×4,2 m) avec une ouverture au nord ont été mis au jour.
Un autre enclos quadrangulaire (14,5×9,7 m), est constitué de deux fossés perpendiculaires, avec une entrée d’un mètre de large aménagée au sud et d’une ouverture au nord. Aucune relation stratigraphique n’existe avec le chemin ancien, toutefois l’inflexion du fossé à proximité permet d’envisager un fonctionnement synchrone.
Enfin, un dernier enclos quadrangulaire (1,73×6,4m) partiellement décapé avec une partition centrale visible est recouvert par un niveau correspondant au remblai du chemin moderne orienté est/ouest. Du mobilier céramique permet de dater cet enclos de la fin du Bronze final ou du premier âge du Fer.
Les études se poursuivent désormais en laboratoire, où l’analyse combinée des données de terrain nous permettra d’affiner notre compréhension de ce site.