HASPARREN (64) – Place des Tilleuls

Les fouilles menées sur la place des Tilleuls à Hasparren ont été réalisées par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Louise Biscarrat dans le cadre du projet d’aménagement de la mairie d’Hasparren. Les investigations archéologiques ont permis de mettre au jour l’ancien cimetière paroissial de l’église d’Hasparren datant de l’Époque moderne.

Des sépultures d’Époque moderne

Le projet d’aménagement impliquait une réfection des sols et la création de nouveaux réseaux susceptibles d’impacter les niveaux archéologiques. La surveillance archéologique des terrassements a confirmé la présence de sépultures sur l’intégralité de la place ainsi qu’au nord de l’église. Le nombre important de vestiges dégagés (dont 271 sépultures sur les 379 structures archéologiques) a nécessité une adaptation de la méthodologie de fouille et de prélèvement du mobilier afin de répondre au cahier des charges du Service Régional de l’Archéologie tout en respectant le délai d’intervention sur le terrain.

À l’issue de la fouille, aucun indice d’une occupation antique n’est apparu. La présence supposée d’une première église médiévale avec le cimetière qui lui est attaché ne semble pas se confirmer non plus. Seul un petit groupe de sépultures, de typologie différente et situé au plus bas de la séquence stratigraphique, pourrait être plus ancien. Les analyses par radiocarbone, lors de la post-fouille pourront préciser leur chronologie.

271 sépultures ont été enregistrées dont seule une partie de la collection a été prélevée, les autres restes humains ont d’ors et déjà été remis à la mairie pour ré-inhumation. Il s’agit principalement d’inhumations en cercueil, probablement datées de l’Époque moderne. La conservation des restes osseux est très mauvaise sur l’intégralité de la séquence stratigraphique. Les recoupements de tombes ne sont pas très fréquents et il semblerait que les emplacements soient réutilisés à de multiples reprises indiquant qu’ils aient sans doute disposé d’un marqueur visible en surface. Peu de sépultures d’individus immatures (d’enfants) ont été observées, mais l’intégralité de la place n’ayant pas été fouillée, nous ne disposons que de données partielles. La fouille des tombes a également révélé la présence de nombreux objets de dévotion tels que des médailles et chapelets en perles dont l’étude s’annonce prometteuse. Certaines médailles pourraient notamment être mises en relation avec l’épidémie de choléra qui sévit en France entre 1830 et 1850. Quelques sépultures, déposées sur le ventre dans leur cercueil (Fig. 1) ou sur un lit de chaux pourraient illustrer le passage de cette maladie qui a fortement frappé le Pays-Basque.


Fig. 1  : sépulture F205, déposée sur le ventre. Crédit : Éveha, 2022.

Des caveaux funéraires

Deux caveaux funéraires ont été dégagés, mais non fouillés intégralement, en raison de leur situation au-delà de la cote de fond de travaux (Fig. 2 et Fig. 3). L’un des caveaux pourrait avoir fonctionné comme pourrissoir. Les deux structures semblent avoir été abandonnées avant le déplacement du cimetière, et des sépultures se sont implantées au-dessus, parfois dans les niveaux d’abandon ou de démolition.


Fig. 2 : caveau pourrissoir. Crédit : Éveha, 2022.

Fig.  3  : caveau. Crédit : Éveha, 2022.

Cimetière paroissial et autres aménagements

Les limites du cimetière paroissial ont été envisagées grâce à la présence de vestiges d’un mur observés en bordure de la place à plusieurs emplacements, qui pourrait correspondre au mur de clôture. D’autres maçonneries ont été dégagées autour du cimetière. Si un des murs semble postérieur à l’abandon du cimetière paroissial, d’autres tronçons de maçonneries sont de fonctions et datations indéterminées.

Pour finir, quelques structures maçonnées comme un bassin et des canalisations en pierre ont été dégagées (Fig. 4). Le long du mur gouttereau sud de l’église, un niveau de mortier de chaux a été mis au jour, sans doute en lien avec la construction du bâtiment (Fig. 5).


Fig. 4  : canalisation en pierre. Crédit : Éveha, 2022.

Fig. 5  : niveau de sol ou de chantier. Crédit : Éveha, 2022.

Les études du mobilier ainsi que des données récoltées se poursuivent actuellement et permettront d’affiner nos connaissances de ce site et de son occupation.