Les fouilles menées sur le site de Giscaro, A Landrigue / Le Ratou ont été réalisées par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Louise Biscarrat dans le cadre du projet d’aménagement de la RN 124. Les investigations archéologiques ont permis de mettre au jour une occupation de la période moderne.
Contexte géologique
Situé dans la région naturelle du Savès, sur le début des coteaux du Gers, le secteur est marqué par un relief de collines. De ce fait, le site est recouvert par un épais niveau de colluvionement pouvant atteindre plus de 4 mètres d’épaisseur dans certains secteurs. Ainsi, le terrain naturel n’a pas été atteint partout. En effet, on observe sur l’emprise un dénivelé pouvant atteindre 10 m entre le haut et le bas de l’emprise. La texture du substrat varie entre le haut et le bas du site et si le socle rocheux molassique a été dégagé sur la partie haute de la colline, les pentes sont caractérisées par un substrat plus ou moins argileux provenant de la dégradation de la molasse.
Des silos de l’époque moderne sur trois aires distinctes
La fouille a révélé la présence d’une vingtaine de silos datés de l’Époque moderne. Trois aires distinctes semblent se dessiner à l’ouest, au centre et au sud-est du site. Les silos sont relativement bien conservés avec des profondeurs dépassant les 1,50 m. Certains ont été creusés directement dans le socle rocheux.
Les trois secteurs se distinguent par des silos présentant globalement la même morphologie ainsi que des comblements relativement similaires. Peu de mobilier a été collecté à la fouille, mais des prélèvements ont été réalisés afin de vérifier la présence de graines. La céramique ramassée lors de la fouille se rattache au groupe de Cox-Lomagne et permettrait de dater cette occupation autour des XVIIe et XVIIIe siècles. Deux silos, situés au centre de l’emprise, ont livré des squelettes d’animaux (bovin ou équidé ?) plus ou moins en place dans le comblement inférieur.
Le groupe de silos observé au sud-ouest de l’emprise semble s’organiser autour d’une construction en matériaux légers matérialisée par la présence de quatre petits trous de poteau, ainsi que d’une fosse comblée avec des tuiles. Le silo ST22 semble avoir été réutilisé en foyer ou comblé avec des rejets de foyer. Une petite fosse remplie avec de la cendre a été fouillée à proximité.
Des fossés et une carrière de molasse
Trois fossés ont également été mis au jour. Le premier longe le bord oriental de l’emprise dans un axe nord-est/sud-ouest, il n’a été observé que sur quelques mètres de longueur. Deux autres fossés, probablement plus récents, ont été observés suivant un axe nord/sud. Le fossé 33 est très bien conservé au sud de l’emprise, mais à l’instar de fossé 18, il s’interrompt au milieu de site, complètement arasé sur le haut de la pente.
Plus inattendu, le décapage a permis de mettre au jour, à proximité de la zone de silo au centre de l’emprise, deux fronts de taille d’une carrière de molasse. L’ensemble a été repéré par la présence de trace d’outils et traces d’extractions de blocs de molasse. Il s’agit d’une petite carrière qui pourrait avoir fonctionné avant l’installation des silos.
Les recherches à venir
L’étude en post-fouille devrait nous permettre de préciser les datations ainsi que la fonction des silos notamment par le biais du tamisage et de l’étude des prélèvements réalisés sur le site. Nous espérons également que l’analyse approfondie de la carrière et des traces d’outils et d’extraction nous permettrons de mieux comprendre la fonction et la datation de cet ensemble. Une étude des sources historiques complétera ce travail.
À terme, les études du mobilier ainsi que des données récoltées permettront ainsi d’affiner nos connaissances de ce site et de son occupation.