BRON (69) – Campus Porte des Alpes

Les fouilles menées sur le site du parking de l’Université Lumière-Lyon 2 à Bron, ont été réalisées par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Cécile André-Chaze dans le cadre du projet de construction de logements étudiants par le CROUS. Les investigations archéologiques ont permis de mettre au jour des aménagements liés à un petit établissement rural antique et quelques structures protohistoriques.

La plupart des structures archéologiques se concentrent dans la moitié sud de l’emprise, la partie nord étant marquée de linéaires contemporains, sans doute liés aux écuries de l’hippodrome tout proche qui ont précédé la construction de l’Université dans les années 1970. L’ensemble de l’emprise est par ailleurs marqué par la présence de petits aménagements rectangulaires formés de galets, datés de l’époque contemporaine et probablement en lien avec l’hippodrome.

Photo drone des linéaires contemporains. Crédit : Éveha, 2023.
Plan général des vestiges. Crédit : Éveha, 2023.
Aménagement de galets moderne ou contemporain. Crédit : Éveha, 2023.

Les vestiges de la période romaine

L’occupation antique s’organise autour d’une dépression comblée par des niveaux organiques, susceptible d’être interprétée comme une mare. Sur ses abords sud-ouest et nord se développent deux aménagements de galets, sans doute liés à l’accessibilité du point d’eau pour les animaux d’élevage.

Photo drone de la coupe nord-sud réalisée dans la mare et son aménagement de berge. Crédit : Éveha, 2023.

A l’ouest de la mare, un puits a été mis au jour. D’une profondeur d’environ 6 m, son cuvelage a été récupéré sur toute sa partie sommitale jusqu’à environ 2,80 m de profondeur. Le cuvelage conservé en-dessous se présentait sous la forme d’une couronne de très gros galets.

Le puits est installé à proximité immédiate d’un bâtiment, conservé sous la forme de deux fondations de murs en galets liés à la terre, d’orientations parallèles. Ces vestiges délimitent un espace intérieur d’environ 50 m². L’extension du bâtiment vers l’ouest se poursuit au-delà de l’emprise de la fouille. Le bâtiment ne semble pas fermé par un mur perpendiculaire à son extrémité est, ce qui plaide en faveur d’un bâtiment ouvert sur l’extérieur ou fermé par des portes. Sa localisation à proximité de la mare suggère une fonction de stabulation.

Photo drone d’un mur antique. Crédit : Éveha, 2023.

Les autres structures repérées pour la période consistent essentiellement en fosses de tailles diverses, contenant des matériaux de démolition, et quelques trous de poteaux. Quatre structures foyères, dont deux associées chacune à un trou de poteau, pourraient correspondre à de petites forges.

Les indices d’une occupation protohistorique

Sur la bordure nord-ouest de l’établissement antique, quatre foyers à pierres chauffées ont été mis au jour de part et d’autre d’une grande fosse de démolition antique. Très impactés par les travaux liés aux aménagements contemporains, il n’en subsistait que le fond charbonneux et une petite épaisseur de galets chauffés. Ils mesurent entre 2,90 m et 5,25 m de long pour une largeur oscillant entre 1,50 m et 1,75 m. Des prélèvements ont été effectués en vue de datations 14C et d’analyses physico-chimiques.

Photo drone d’un foyer à galets chauffés. Crédit : Éveha, 2023.

Enfin, un dépôt secondaire d’incinération fortement arasé a été découvert en bordure orientale de l’emprise. Les os conservés appartenaient pour la plupart aux membres supérieurs du squelette et étaient accompagnés d’un bracelet en pierre. Dans l’attente d’une datation 14C, cette sépulture est datée de la période protohistorique voire du Néolithique.

Photo du dépôt secondaire de crémation. Crédit : Éveha, 2023.

Les études du mobilier et des données récoltées se poursuivent actuellement et permettront d’affiner nos connaissances de ce site et de son occupation.