MONTROND-LE-CHÂTEAU (25) – Le Château

Les fouilles archéologiques menées à Montrond-le-Château (25) ont été réalisées par le bureau d’études Éveha, dans le cadre du projet d’aménagement porté par la Mairie. L’étude archéologique dirigée par Marie-Aude Schittly à été effectuée parallèlement aux travaux de stabilisation et de consolidation du château, envisagés sur 5 années (2023-2027) et effectués par l’association API25. Les investigations archéologiques ont permis de mettre au jour plusieurs élévations correspondant à la courtine nord-ouest de l’édifice castral. L’observation archéologique du bâti et les analyses supposent plusieurs phases de construction envisagées entre la création du château au XIIIe siècle et son démantèlement à la fin du XVIIe siècle.

Des origines médiévales

La construction du château est renseignée par plusieurs sources archivistiques qui permettent d’établir l’installation de l’édifice vers 1230. Au terme de l’opération de 2023, les indices de la période médiévale restent minces, mais des analyses effectuées sur des échantillons de mortier confirment la construction à cette période, d’un premier mur de courtine, sur le versant ouest. Il comprend une porte charretière dont les importants blocs calcaires, l’un avec des encoches pour barres de fermeture et l’autre avec une imposante crapaudine, ont été découverts dans les cônes d’éboulis. Cette ouverture sera condamnée par la suite. Les indices d’arrachement d’un mur supposent également qu’une élévation de refend barrait le chemin qui se développait le long des élévations. D’après les blocs découverts dans cette zone, il n’est pas exclu qu’une seconde porte y était également présente.

Poterne. Crédit : Éveha 2023
Bloc calcaire avec encoche pour barre de fermeture. Crédit : Éveha, 2023

À l’Époque moderne….

Quelque temps plus tard, il est décidé de modifier l’axe d’une portion de la courtine, probablement à l’Époque moderne. Cela s’observe au niveau des soubassements de la zone centrale présentant deux élévations distinctes. Certains parements sont repris et l’installation de nouvelles constructions forment un espace réduit et un renfoncement, comprenant une porte piétonnière ouvrant sur le niveau supérieur. Elle sera soigneusement bouchée a posteriori.

La présence de deux portes, une charretière et une piétonnière, sur le même pan de courtine, confirme l’installation d’un chemin d’accès de ce côté du promontoire. La première semble ouvrir sur la basse-cour, tandis que la seconde dessert plutôt les espaces de logis de la haute-cour. Il n’est cependant pas possible de déterminer si leur fonctionnement est synchrone et si leur condamnation est contemporaine. Quoi qu’il en soit, avant le démantèlement, la condamnation de ces deux ouvertures interroge sur les changements d’accès à l’édifice castral.

Portion de courtine modifiée à l’Époque moderne. Crédit : Éveha, 2023
Courtine. Crédit : Éveha, 2023
Traces d’un foyer repéré au pied du mur de courtine. Crédit : Éveha, 2023

Problématiques et objectifs de l’étude de bâti

L’opération menée par les équipes d’Evéha a permis de préciser l’implantation d’un château caché par la forêt et les broussailles depuis de nombreuses années. De même, le dégagement opéré dans la cadre de cette opération était nécessaire au travail de stabilisation et de consolidation de l ‘édifice castral. Cela aura permis d’amorcer un questionnement sur le système d’accès de cet édifice et de s’interroger sur les raisons qui ont encouragé de telles modifications. Les études du mobilier et des données récoltées se poursuivent actuellement en laboratoire. Elles seront l’occasion d’affiner nos connaissances de l’évolution de ce site et de ses occupations.