L’opération archéologique du bâti menée au 59 rue des Godrans à Dijon a été réalisée dans le cadre du projet d’aménagement porté par SCI Cour Bareuzai par Marie-Aude Schittly à l’automne 2023. Elle a permis l’analyse des vestiges d’un îlot urbain daté des Époques moderne et contemporaine.
Les premiers indices d’occupation
Les vestiges les plus anciens qui ont été découverts sur le site remontent au XVe siècle. Ils se présentent sous la forme de baies à accolades. Ces dernières, appelées également « arc en accolade » ou « arc en talon » étaient constituées d’un unique linteau monolithique, formé de deux courbures symétriques alternativement convexes (vers le haut) et concaves (vers le bas).
Le décrépissage des élévations encadrant ces ouvertures a démontré qu’elles étaient probablement toutes utilisées en remploi, sans pour autant pouvoir en déterminer l’origine exacte. Plusieurs espaces étudiés lors de cette opération disposaient également d’un sol en carreaux de pavement décorés, qui peuvent être rattachés à la même période. Là encore, la majorité semblent avoir été utilisés en remploi.




Les vestiges les plus récents
Les bâtiments concernés par cette étude présentaient de nombreuses caractéristiques du XVIIIe siècle. Au regard de ces constatations, l’hypothèse envisagée est qu’un noyau primitif daté du XVe siècle aurait subit de nombreuses modifications avec l’installation d’ouvrages de menuiserie et de planchers à la morphologie assez spécifique. Les transformations des périodes plus récentes, et notamment concernant la phase contemporaine (XIXe au XXIe siècle), augmentent la compartimentation des édifices avec l’installation de nombreuses cloisons en briques. Pour embellir l’aspect visuel des lieux à cette époque, tous les murs ont été masqués derrière des enduits ou des cloisons.


Les études à venir
Au vu des premiers résultats de terrain, il convient d’approfondir la compréhension des différentes articulations des éléments bâtis, pour cerner au mieux l’évolution de cette partie de l’îlot des Godrans. Il sera notamment question de distinguer les structures primitives avec les ajouts postérieurs. Les prélèvements de mortier effectués en différents endroits permettront d’affiner la chronologie et par la même occasion, d’identifier les différents remplois et leur origine.