L’étude archéologique du bâti et les sondages menés dans l’aile orientale et dans la cour du château de Lavardens ont été réalisés par le bureau d’études archéologiques Éveha sous la responsabilité de Yoan Mattalia dans le cadre du projet de restauration de l’aile orientale du château par le Centre International de Communication Artistique Contemporaine. Les investigations archéologiques ont permis de mettre en évidence la conservation, en élévation, d’une partie des maçonneries du château médiéval antérieur. Elles ont également pu documenter les étapes de la reconstruction de l’aile orientale du château au XVIIe siècle qui remploie les matériaux de construction de l’édifice castral antérieur.
Le château antérieur
Une petite portion de maçonnerie appartenant à un état médiéval du château de Lavardens est conservée sur le parement extérieur du mur nord de son aile orientale. Ce parement, composé d’un moyen appareil réglé, sert d’appui aux nouvelles maçonneries mises en œuvre lors de la reconstruction de l’édifice durant l’Époque moderne. Cette dernière se caractérise par le remploi des matériaux de construction du château médiéval.
Un sondage réalisé au rez-de-chaussée de l’aile orientale a également permis de mettre au jour l’existence d’une maçonnerie antérieure à la reconstruction du château durant l’Époque moderne et à la mise en œuvre du sol du rez-de-chaussée lors des travaux du XVIIe siècle (Fig. 3). Ce mur, d’une épaisseur de 0,82 m, est composé d’un petit appareil réglé au moellons allongés. L’étroitesse du sondage ne permet pas de l’associer
topographiquement à une autre maçonnerie ancienne du château.
Le château moderne
La mise en œuvre des deux niveaux d’élévation qui composent l’aile orientale du château au XVIIe siècle est très homogène (Fig. 4). Elle remploie les moellons des maçonneries du château médiéval antérieur et forme un appareil irrégulier. Aucune reprise de construction ne semble perturber ce projet de réaménagement si ce ne sont des modifications perceptibles dans les vestiges d’une pièce située plus à l’est, mais dont on ignore encore si elles procèdent d’une destruction ou d’un abandon du projet de reconstruction monumental de cet espace.
Un petit sondage très peu profond réalisé dans la cour du château, directement au sud-est l’aile orientale, a permis de mettre en évidence la présence d’une chape de mortier antérieure à la reconstruction du château durant la période moderne (Fig. 5). On ne
peut l’associer à aucune maçonnerie conservée en élévation. Un autre sondage réalisé à l’est de l’aile orientale a permis d’observer la présence d’une structure excavée à la fonction encore inconnue qui procède d’un réaménagement tardif de cette partie du château (Fig. 6).
L’étude des données récoltées se poursuit actuellement. Elle permettra de mieux appréhender l’histoire de la construction du château de Lavardens et son occupation.